J'avais envie de voir ce film depuis très longtemps. Depuis que j'ai vu Scream étant ado en fait et que j'ai lu que le premier film de Wes Craven était complètement obscur et difficile. J'aurai finalement mis plus de 10 ans à le voir mais je ne regrette pas.
J'ai du mal à apprécier les films antérieurs aux années 80. Je les trouve vite vieillots, lents et je n'y retrouve pas les codes du cinéma actuel et je me retrouve donc souvent un peu perplexe et perdue. C'est un défaut je sais bien !
Ici, le film a vieilli c'est clair, mais il reste appréciable parce qu'à l'époque déjà ça avait été un parti pris de Wes Craven d'opter pour une image crade. Du coup, ça passe tout seul et surtout, ça sert divinement bien l'ambiance du film. Le tout est d'autant plus réaliste et, vu le sujet, malsain et flippant.
La Dernière Maison sur la Gauche est un croisement de slasher et de revenge movie. Le film est brut, grâce à l'image crade donc, mais aussi à la mise en scène sans fioritures et au rythme soutenu qui ne laisse pas de place aux digressions. On se prend toute la cruauté gratuite contenue dans ce film en pleine face. Les personnages, aussi bien victimes que bourreaux, bénéficient d'un assez bon développement psychologique qui nous aide bien à les accompagner dans leur petit balade en forêt. Le film est particulièrement cruel dans le fond car aucune explication ou justification n'est ne serait ce qu'effleurée afin de comprendre les motivations des tueurs. Nous avons clairement affaire ici à des sadiques pure souche qui torturent et tuent pour le plaisir à la manière des tueurs en série qu'ils évoquent au détour d'une conversation et dont j'adore lire les histoires dans la vraie vie.
Je suis moins fan de l'utilisation étrange de la musique, tour à tour blues rock psyché tout à fait déstabilisant lorsqu'il accompagne une scène de course poursuite sanglante et bruitisme horrifique et strident particulièrement efficace.
Même chose concernant les doses d'humour distillées ça et là qui servent surtout à se moquer des forces de police. Si on y pense, c'est sûrement justifié, le film s'inscrivant à la fin de la période hippie qui n'est pas connue pour son amour du respect des lois. Mais je m'en serai bien passée n'étant pas fan de l'horreur grotesque et + amatrice du pur réalisme. Mais encore une fois, c'est sûrement du à ma difficulté à apprécier les films de collant pas aux codes actuels.
Le dénouement est improbable et peu crédible mais offre un superbe éxutoire pour tous les spectateurs, qui comme moi, aiment les semblants de happy ends, ou au moins apprécient de voir les boureaux se faire corriger.
La Dernière Maison sur la Gauche, en plus d'être un slasher angoissant, malsain et efficace, esquisse un portrait intéréssant de la génération hippie, de son envie d'aventures, de sa tendance à rejeter toutes les règles, quitte à prendre des risques inconsidérés.
Indispensable pour tout amateur du genre.