Kitt se met en quatre

Réalisateur médiocre qui se fit un nom à la fin des seventies avec "Grease" puis "Le lagon bleu", Randal Kleiser s'essaie pour la première fois au polar de commande avec "Shadow of doubt".
On se situe clairement dans le tout-venant de la production hollywoodienne, donc ce film est à réserver aux amateurs de séries B policières, et à déconseiller aux cinéphiles en quête d'originalité.

Dans cette optique, ce film très moyen à tous égards s'avère regardable en tant que divertissement du dimanche soir, grâce à un scénario - certes lesté d'invraisemblances - suffisamment riche pour combler une heure et demie, et pour ne dévoiler ses ultimes révélations que dans les derniers instants.

A vrai dire, le face à face entre l'avocate Melanie Griffith et le procureur Tom Berenger se révèle d'une assez bonne tenue, la confrontation entre les ex-époux rivaux ne manquant pas de sel.
De même, l'attelage hétéroclite d'enquêteurs au service de l'héroïne, composé du duo Huey Lewis - Danielle Nicolet, se révèle plutôt attachant.

C'est surtout au fur et à mesure que les péripéties vont s'enchaîner que la patience et la crédulité du spectateur vont être mises à mal, avec des invraisemblances et des facilités qui se multiplient, autour d'un ancien client sociopathe joué par Craig Sheffer notamment.

Voilà, pas de raison de s'étendre davantage sur un film qui n'en vaut pas la peine, petit divertissement très typé nineties, entre film de prétoire et enquête policière, à base d'élites corrompues, de sexe SM et d'émergence du rap commercial.