Jadis aspirant écrivain, Marcello est devenu journaliste people, et passe son temps à fréquenter les soirées mondaines de Rome. "La Dolce Vita" connut un immense succès critique en 1960, marqua un tournant dans la carrière de Fellini, et popularisa Mastroianni, tout en s'attirant les fureurs de certains censeurs.
Vu d'aujourd'hui, le film est très sage, mais il demeure techniquement excellent. Le découpage en sketchs, formant une série d'épisodes ayant pour fil conducteur le protagoniste, est original, et renvoie à certaines idées intéressantes (certains y voient 7 épisodes, comme les 7 pêchés capitaux). La photographie est très belle, avec un noir et blanc très clair, bien utilisé dans des plans larges, et notamment dans la célèbre scène de la fontaine de Trévi.
Les décors et costumes sont également de qualité, et Marcello Mastroianni est ultra charismatique, avec son costume, ses lunettes de soleil nocturne, et sa classe insolente. Ce personnage qui se déteste est en permanence tenté, et préfèrera embrasser la débauche et la superficialité plutôt que ses aspirations initiales. "La Dolce Vita" tacle ainsi le milieu mondain décadent qui s'autodétruit, mais aussi l'élite intellectuelle, qui s'enferme dans ses réflexions déconnectées de la réalité. Des idées bienvenues pour un ensemble malheureusement très long (3 heures sans réelle intrigue). Ainsi, "La Dolce Vita" est indéniablement un grand classique du cinéma italien, mais il risque d'ennuyer beaucoup de spectateurs.