Bon, le cap est franchit, premier film de Fellini découvert sur le tas. Homme souvent cité, adulé, qui a inspiré et inspirera nos cinéastes contemporains.
Pour en revenir au film, l'introduction est mémorable. Un hélicoptère en plein vol, transportant comme une cargaison à livrer une statue du christ... Vertigineux. Ce même hélicoptère, dont la cabine est occupé par des hommes équipés d'appareils photos, va planer au dessus d'un toit d'immeuble ou des dames en bikini font bronzettes. Ces dernières pensant que les hommes dans l'hélicoptère cherchent à obtenir leur numéro de téléphone, ne prêtent pas plus d'intêret à la réalité de ce qu'il se passe devant leur yeux et cet hélicoptère transportant cette statue.
Cette introduction, bruyante, dont les dialogues n'aboutissent pas ou sont vides de sens, va se prolonger tout au long du film.
Le film est une succession d'épisode, dont la mise en scène appuie ces mouvements d'épisode en épisode avec beaucoup de mouvement de caméra latéraux, peuplé de personnage bruyant et gesticulant qui parlent beaucoup pour ne rien dire. Nous parcourons, en tant que spectateur, tous ces épisodes de vie au sein de la haute société romaine et d'artistes réputés. Au milieu de toutes ces mouvements, tous ces mots, toutes ces interactions il y a Marcello (Mastroianni) qui va et vient. Journaliste de profession. A l'aise à des moments, triste et dans le doute à d'autres moments. C'est à la fois assommant et passionnant de suivre ces situations, ces groupes de personnes qui tentent combler un certain néant par des gesticulations sans jamais parvenir à trouver la paix.
Des moments de grande solitude sont souligné par des plans incroyables, la compagne de Marcello seule dans l'appartement qui est cadrée dans un cadre de porte. Marcello seul sur un balcon, qui est aussi cadré dans le cadre de fenêtre menant au balcon. Ces moments ou chacun prend conscience de la vanité et la solitude des existences qu'ils mènent, enfermés à Rome...
J'ai eu tendance à ressentir une certaine lourdeur globale dans le rythme du film, rythme qui parvient à accélérer et redonner de la fulgurance aux images et aux personnages, comme un élan vital, à certains moment bien précis : la parenthèse du père de Marcello qui vient à Rome ou encore ce moment génial de l'épisode de la vierge marie avec les enfants.
Pour en revenir à cet épisode de la vierge marie soi-disant aperçu par les enfants, il est fort dans la mesure ou le réalisateur parvient à créer un ensemble ou chacun est à sa place (des figurants qui y croient sans vraiment y croire, des paparazzis qui veulent capter la ferveur, des metteurs en scène qui coordonne ce moment...) et donner une cohérence à ce foutoir que je ressens comme truqué, faux, monté de toute pièce. Or dans cette illusion des personnages vont y croire nous allons être témoin du piège qui leur est tendu.
Une errance mélancolique et bruyante qui peut s'avérer difficile à suivre faute d'une rythme parfois lourd, qui nous offre des moments marquants.