Un scène qui cadre un couple vivant à la campagne, prêt à quitter leur domicile pour se rendre à Tokyo la ville qui héberge certains de leur enfants. Ils échanges brièvement avec une dame, à la fenêtre, qui semble être une voisine. Elle les félicite pour la situation de leurs enfants et du voyage qui s'apprête à débuter. Le voyage peut commencer.


Ozu met progressivement en scène l'existence et l'historie de cette famille, ainsi que la parentalité de ce couple à travers ce voyage avec justesse, délicatesse et universalité qui m'ont bouleversé.

Le tout porté par des acteurs qui sont tous superbes, même les absents sont marquants.


La parentalité et tout ce que cela implique, envers soi-même et ses enfants, l'émancipation et le départ des enfants du foyer, l'évolution des liens entre enfants et parents, l'individualisme et une certaine forme d'égoïsme qui s'installe avec l'âge, le deuil, la place des conjoints/conjointes vis-à-à des beaux parents... ces enjeux sont questionnés sous la caméra de Ozu sans prendre parti pour ou contre quelque chose ou quelqu'un.


La relation entre Noriko la belle-fille et les parents est extrêmement touchante. Les séquences dans l'appartement de la belle fille sont sublimes. Le décor avec cet appartement modeste, la photo du fils, la voisine qui dépanne du saké... Magnifique.


En tant que spectateur on a tellement de choses qui fusent pendant le visionnage, j'insiste sur l'universalité du récit mais c'est vraiment la force du film. Il y a forcément des images qui vont parler à chaque spectateur. La mise en scène nous plonge au plus près de cette famille, l'encens qui va embaumer une pièce se consumera plus tard dans le temps dans une autre scène. Des odeurs, des souvenirs, une certaines mélancolie de l'existence qui défile à l'image au travers de ces trains modernes ou ces usines du Japon de l'après-guerre. Une distance qui s'installe entre parents et enfants de part la modernité et les mœurs, malgré tout il y reste toujours une forme d'amour qui se dégage dans cette famille.


Le film fait écho à d'autres œuvres de Ozu de part ses acteurs et les enjeux et questionnements soulevés par ce que le film raconte. Un œuvre puissante et touchante, dont on a envie qu'elle nous accompagne pour longtemps dans notre existence.

Ssird
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2023/2024 : Rétrospective Ozu et Les films et documentaires (re)vus en 2024

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le 7 janv. 2024

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Ssird

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