Sorti en 1991, La double vie de Véronique a lancé la carrière d’Irène Jacob qui remporte le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes pour son double rôle de Weronika et Véronique. La force du film réside dans ce lien omniprésent entre les deux femmes qui se ressemblent et ressentent les émotions de l’autre en ne s’étant jamais rencontrées. Krzysztof Kieślowski, qui décédera tragiquement cinq ans plus tard, signe ici l’un des chefs-d’œuvre de sa carrière : un savant mélange de poésie, dont l’action oscille entre rêve et réalité. Ce sont les non-dits, les sensations palpables mais jamais avouées, les souvenirs à moitié enterrés, les troubles permanents qui nourrissent cette synergie entre les deux femmes. L’ensemble est sublimé par le jeu des marionnettes, véritable symbole du lien qui unit les deux femmes et ajoute de la profondeur. La photographie aux tons jaunes, flirtant parfois avec un sépia de bon goût, sublime les sentiments et les jeux de regards des acteurs. La double vie de Véronique est un film au visuel méticuleux, sensible et dont l’originalité n’a rien perdu de sa superbe depuis sa sortie.
Extrait de notre critique sur notre blog Los Indiscretos : https://losindiscretos.org/francais/la-double-vie-de-veronique-1991-krzysztof-kieslowski/