J'ai lancé ce film, alléché par le synopsis, sans me douter que c'était en réalité un spin-off de la prestigieuse saga High School Musical, se concentrant sur un de ses personnages si j'ai bien tout saisi. Fort heureusement, La Fabuleuse Aventure de Sharpay se comprend aisément sans avoir l'original (un grand manque à ma culture cinématographique), le film prenant bien soin de nous faire comprendre assez vite que son personnage principal, Sharpay donc, n'est rien d'autre qu'une pétasse. Superficielle, pourrie gâtée, ultra-prétentieuse, conne comme ses pieds, ... Le grand drame de sa vie, c'est que madame veut devenir star à Broadway, mais que pôpa ne croit pas en elle. Lui ce qu'il veut, c'est la faire travailler, un mot qui a lui seul suscite des réactions allergiques chez notre héroïne. Ils font donc un deal : elle va vivre à New York (tous frais payés par son paternel bien entendu) et a un mois pour devenir une star. Va-t-elle y arriver ? MYSTEEEERE !!
La première partie de ce film m'a curieusement fait penser à un autre Disney Channel Original Movie cher à mon coeur : Le Geek Charmant. En effet, notre Sharpay va vite faire la connaissance d'un étudiant en cinéma qui décide de faire un film sur elle. La confrontation entre la pétasse et le tru artist étant le thème central du film cité plus haut (j'en profite pour le recommander chaleureusement, c'est du haut de gamme). La principale différence, bon déjà Ashely Tisdale est bien sympa, mais c'est pas Sarah Hyland quoi. Mais c'est surtout qu'ici, notre cinéaste en herbe ne va jamais remettre en cause ou tourner en dérision la pétassitude de notre héroïne. Guidé par son pénis, il va dès le début montrer l'envie de l'aider et de "croire en elle", malgré le fait qu'elle l'envoie copieusement chier à plusieurs reprises. Et mine de rien, cette prise de position du personnage masculin principal du film traduit l'une des particularités les plus flagrantes de ce film, à savoir son fond idéologique assez douteux. A aucun moment en effet, le personnage de Sharpay n'est réellement remise en cause. Qu'elle soit pourrie gâtée et superficielle, c'est très bien, ce qui compte c'est qu'elle est "déterminée" et "ambitieuse". Et quand notre attachante héroïne commence un peu à se salir les mains, le film l'accuse de vendre son âme. C'est assez beau.
Le personnage qui est véritablement condamné, c'est l'idole de notre héroïne, qui est une star de Broadway et une pétasse encore pire puisque non seulement elle est conne et superficielle mais en plus elle traite son entourage comme de la merde. Le film délivre donc un message assez fort : "C'est OK d'être une pétasse tant que tu n'es pas trop méchante avec les autres . Ah et travailler et se salir les mains c'est mal, mieux vaut rêver de devenir une star et d'attendre que tout te tombe tout cuit dans la bouche". Je suis rassuré quant à l'avenir de la nouvelle génération, avec de tels programmes pour faire son éducation, tout ne peut qu'aller au mieux. Ceci dit, le film est assez réaliste : la fille qui réalise ses rêves sans effort (oups spoiler), elle y arrive parce que Papa est bourré de thunes, évidemment qu'une jeune femme issue d'un milieu modeste en chierait juste mille fois avant d'avoir une maigre chance d'arriver à un résultat semblable. De là à voir dans ce film un commentaire social...
A noter que le film nous gratifie d'une très belle histoire d'amour entre deux chiens, je pensais qu'on avait finit avec ce genre de trucs dans les films pour enfants des années 90, mais non apparemment c'est encore d'actualité, pour notre plus grand bonheur. Ah et je pourrais sans doute mentionner la musique, on a droit à quelques chansons de toute beauté, enfin de la grosse merde pop pour ados sans âme, ça fait toujours plaisir (en plus elles durent bien longtemps les chansons, trois couplets et refrains et tout, ils n'ont peur de rien).
Voilà donc un DCOM à la fois rafraichissant pour son contexte (on abandonne le lycée pour Broadway) mais qui dans le fond comme dans la forme n'apporte rien de bien neuf... Tout de même, moi je rigole beaucoup en voyant ça, mais il faudrait quand même que quelqu'un se décide à brûler tous les exemplaires de ce film, pour le bien de l'humanité.