John Green, ce fut ma meilleure amie qui me le fit découvrir en 2015. Fasciné par ses goûts littéraires ou musicaux, j'ai assidument feuilleté, écouté toutes les œuvres que je parvenais, aisément ou non, à lui arracher.
Cet été-là, elle me transmit un ouvrage que je me suis dès lors empressé de dévorer : Qui Es-tu Alaska ?, une histoire prenante pensée par l'homme ayant inspiré le film dont j'aimerais par ce post immortaliser l'emprunte. À peine ai-je lu une cinquantaine de pages que je me suis mis à pleurer, discrètement puis abondamment. J'ignore encore aujourd'hui quelle en est la raison précise. Sans doute ne venait-elle pas tout à fait de l'œuvre en soi puisque ma meilleure amie n'en partageait pas le même vécu. Quoi qu'il en soit, John Green m'intriguait. Pas tout à fait, certes, puisque je ne me suis jamais focalisé sur son principal ouvrage, Nos Étoiles Contraires, mais ses œuvres moins connues m'attiraient.
À l'époque, je m'apprêtais à fêter mes 18 ans. Qui Es-Tu Alaska ? fut logiquement l'ultime réalisation principalement destinée aux lycéens qui me transcenda. Aussitôt l'ouvrage dévoré que je me suis attaqué à Will & Will, sans retrouver toutefois la même violence positive que me procurait le roman précédemment lu.
Quant à La Face Cachée De Margo, j'ignorais son existence jusqu'à ce que l'œuvre ne soit présentée au cinéma. Je le vis un soir en pleine rentrée universitaire, avec, encore, ou plutôt une ultime fois, ma meilleure amie. Adieu les modèles, les joies, les extases liées à l'été, la chaleur n'emplissait plus les cours ni nos cœurs. L'œuvre prit dès lors une toute autre saveur. Moins en phase, moins enclins à l'optimisme, nos exigences furent trop importantes pour un film pourtant sans prétentions démesurées. Le dénouement, fade comme le froid qui peu à peu s'imposa provoqua en moi un deuil. Le deuil d'un modèle éphémère, John Green, le deuil d'une relation, restée en été, le deuil d'une phase, celui de l'adolescence. Ce fut aussi l'ultime film que je découvris sans passer par SensCritique ensuite. Cette œuvre, malgré sa réalisation sans saveur, parvient à présenter les moments où nous basculons vers une autre vie. Esthétiquement mauvais, il n'en demeure pas moins réussi philosophiquement parlant.
Ces fragments d'une vie passée ne constituent pas une réelle critique, certes. Je vois davantage ce texte comme un point d'ancrage, qui me permet de faire, là aussi, le deuil d’un réseau social que je déserte malheureusement de plus en plus mais que j’affectionne particulièrement, celui sur lequel nous sommes. Il me permet de boucler une gigantesque boucle entamée il y a désormais huit ans.