J'aime bien "Robot & Frank", je pouvais donc espérer voir un film plaisant. Malheureusement je n'ai pas été aussi enthousiaste. Il y a de bonnes choses, mais ça m'a paru moins maîtrisé que le film de science-fiction.
Le scénario est assez mal ficelé, mal structuré. Une première partie assez peu intéressante où les personnages font les 400 coups. C'est un peu facile, ça ne raconte pas grand chose. Puis vient cette quête folle où le héros tente de la retrouver. Entre deux indices, les auteurs offrent quelques scènes permettant d'établir les personnages pour le mieux et de les exploiter. Ce n'est pas toujours très original, mais ça passe assez bien grâce à des conflits et des enjeux plus palpables. Enfin arrive cette dernière partie, un road movie qui aurait permis l'aboutissement des personnages sauf que c'est trop court et qu'il ne s'y passe rien. Résultat des courses, on s'ennuie. Ce qui surprend aussi, ce sont les explications de la disparue, le retournement de situation inattendu et tiré par les cheveux. M'enfin, il y a quand même quelques beaux petits moments, même si ça aurait pu être poussé plus loin à chaque fois.
'Profiter de la vie' est un thème récurrent dans les films américains. Personnellement, je pense qu'on peut s'épanouir avec un sudoku entre les mains. C'est bien de se déchaîner de temps en temps, mais ça c'est parce que c'est moi. Je peux tout-à-fait comprendre qu'une personne n'ait pas besoin de ça du tout. Le bonheur revêt une forme différente pour chaque personne. C'est idiot de penser que pour profiter de la vie il faut absolument vivre à 100 à l'heure, faire les 400 coups. Mais bon, ça ne me dérange pas trop de voir ça en film. C'est juste dommage que ce thème ne soit pas très bien exploité. En effet, c'est souvent trop facile ou trop déjà-vu.
Il y a aussi quelque chose d'amusant à voir cette obsession des américains sur le bal de fin d'année mais surtout sur le fait que cela signifie que les meilleurs copains du monde vont devoir se séparer pour aller à l'univ'. Pour avoir vécu une année là-bas, je peux vous dire que c'est un sentiment réel qu'ils ont : j'ai vécu ces déchirements, j'y ai assisté. Je me souviens même que ce soir l'un, ils m'ont dit : hey, on va regarder le soleil se lever parce que ce sera la dernière fois qu'on pourra le faire ensemble. Moi, comme je n'ai pas cette culture, peut-être aussi parce que je suis moins sentimental (merde quoi, il reste encore tout l'été pour faire ça), j'ai dit que je préférais aller me coucher. Je suis quand même resté un peu, mais j'étais vraiment trop crevé.
Mais revenons au film.
La mise en scène est plaisante. On sent bien qu'on regarde un film genre Sundance, mais ça passe, au moins il n'y a pas les filtres bleus habituels. La musique est plaisante aussi. Mais ce qui marque surtout, ce sont les acteurs. Nat Wolff a une bonne tronche et s'en sert bien. Ses acolytes aussi. Ce qui m'a le plus surpris, c'est l'interprétation de Cara Delevingne : je m'attendais à ce qu'elle soit mauvaise, en fait elle est très expressive et utilise bien ses gros sourcils. Elle n'est même pas très jolie dans ce film, et ça aussi ça lui va bien.
Bref, "Paper Towns" est un teenage movie plutôt sympathique, mais qui aurait pu être poussé bien plus loin.