Affreux, sales et satanistes.
A l'heure des débats stériles sur ce qu'est censée être la famille dite "normale" et "épanouissante" au sein de notre société, revoir un film comme "La famille Addams" est sacrément amusant. En effet, si les parents vivent leur amour sado-maso au grand jour, si la grand-mère cuisine du chat ou d'autres créatures non-identifiées et si les enfants passent leurs après-midis à chercher de nouvelles façons de s'entretuer, cela n'empêche aucunement cette famille, qu'un citoyen honnête et payant sagement ses impôts pourrait qualifier d'excentrique, de faire preuve d'un amour sans limite envers chacun de ses membres et d'une tolérance digne de Mère Thérésa.
Première incursion cinématographique des personnages créés par Charles Addams, "La famille Addams", mise en scène par Barry Sonnenfeld, reste encore aujourd'hui un divertissement extrêmement sympathique, jouant bien entendu sur le décalage de cette famille dysfonctionnelle mais si attachante, utilisant une intrigue assez basique pour nous offrir un lot de scénettes toutes plus drôles les unes que les autres.
L'humour noir bon enfant est donc de rigueur pendant un peu plus d'une heure et demie et cela fonctionne toujours autant, grâce à une ambiance délicieusement gothique, à des effets spéciaux étonnants pour l'époque, à un florilège de répliques cultes et surtout, à une troupe de comédiens visiblement ravis d'être là, allant d'une Anjelica Huston au français impeccable à un Raul Julia charmeur s'amusant comme un gamin, en passant par Christopher Lloyd, une fois de plus grandiose, et par LA révélation du film, la toute jeunette Christina Ricci, au vrai regard de psychopathe.