A Westfield, dans le New-Jersey, est organisé chaque année durant le mois d’octobre l’Adamsfest, festival hommage à une personnalité de la ville, le dessinateur Charles Addams. Séances de spiritisme, bals masqués, visites nocturnes du cimetière, concours de maisons hantées…sont au programme.
Charles Addams a en effet publié plus de 1 300 dessins humoristiques, de 1932 à 1988, la plupart dans le magazine américain New Yorker. Au fil des années, ses divers dessins apparaitront dans plusieurs magazines, livres, calendriers…
Adepte de l’humour macabre, Charles Addams invente tout un univers gothique à l’humour décalé.
En 1938, le dessinateur crée sa propre famille dessinée, la Famille Addams, en commençant par Morticia, grande femme blafarde vêtue de noir, à laquelle se joignent rapidement les autres personnages de l'histoire. Ils habiteront un vieux manoir rempli de toiles d’araignées, de chauve-souris, de donjons et de tout un mobilier médiéval macabre. Le dessin du manoir inspirera d’ailleurs Alfred Hitchcock pour créer la maison de Norman Bates dans Psychose.
Jouant de son image d’humour macabre, le dessinateur crée chez lui un décor médiéval, se fait photographier habillé d’une armure et présente une table d’embaumement de la guerre civile dans son salon. Il épouse sa troisième femme dans un cimetière pour animaux et se fera plus tard incinérer au même endroit.
La création de la série télé The Addams Family, en 1964, est la consécration pour Addams qui participe activement au projet, donne des noms et des caractéristiques précises à ses personnages. Le succès durera plusieurs décennies et donnera lieu à quatre films, plusieurs téléfilms, diverses séries animées et non animées, des jeux vidéos, une comédie musicale……Le succès de la dernière série dérivée, Mercredi, centrée sur le personnage de la jeune fille de la famille, prouve que cet engouement est toujours d’actualité.
Le film réalisé en 1991 par Barry Sonnenfeld se veut un grandiose hommage à l’univers de la famille Addams. Des sommes astronomiques seront dépensées mais le film rapportera cinq fois plus.
La scène introductive est des plus savoureuses et donne le ton du film. Devant un manoir, un groupe de chanteurs de Noël chante joyeusement « Deck the hall » ; la caméra monte ensuite jusqu’au toit du manoir, où la famille au grand complet commence à déverser un énorme chaudron d’huile bouillante sur leur tête…Nous n’en verrons pas plus.
Cette scène est l’illustration d’un dessin de Charles Addams.
Les divers membres de la maisonnée nous sont alors présentés, le couple follement amoureux, Gomez et Morticia, leurs deux enfants, Pugsley et Mercredi ainsi que la Grand-mère qui passe la plupart de son temps en cuisine à touiller divers ingrédients bizarres dans un énorme chaudron. Lurch – sosie de la créature de Frankenstein- et La Chose – main très intelligente, se déplaçant avec une grande vélocité – sont les serviteurs. Tout ce petit monde vit tranquillement et de façon assez oisive dans le manoir.
Gomez se désole auprès de son avocat Alford, venu lui rendre visite, de ne plus avoir de nouvelles depuis vingt ans de son frère aîné, Fétide (Fester) disparu dans le Triangle des Bermudes.
Mais Alford, avocat véreux, est en cheville avec une femme escroc, Abigal Craven dont le fils adoptif, Gordon, ressemble étrangement à Fétide, tel qu’il devrait être aujourd’hui. Gomez étant à la tête d’une fortune immense, les deux escrocs décident d’introduire Gordon chez les Addams pour faire main basse sur la richesse familiale.
Ravi de revoir son frère, Gomez emmène celui-ci regarder des films de leur enfance dans le caveau familial, puis dans les souterrains voir le trésor des Addams. Il organise une fête où tout le clan est réuni, clan des plus bizarres on s’en doute. Cependant, les oublis de Fester éveillent les soupçons de la futée Mercredi puis de Gomez lui-même, tandis que l’imposteur commence à se plaire beaucoup à vivre au sein de cette famille étrange et attachante.
Le film est rempli de gags à l’humour noir et de situations délirantes. L’esprit de Tim Burton, admirateur d’Addams ( on voit bien pourquoi) et qui devait à la base réaliser le film, n’est jamais loin.
Un film au scénario assez mince, où les acteurs s’en donnent à cœur joie et où l’on passe un très agréable moment.
Si le cœur vous en dit, allez voir les excellents dessins de Charles (Chas) Addams. On y retrouve les sources d’inspiration de diverses scènes du film, comme les enfants jouant avec une mini guillotine, ou encore la scène introductive.