J'ai été voir La Famille Bélier pour deux raisons.
La première, parce qu'une amie m'a gentiment invité.
La deuxième, parce que François Damiens.
Quelle ne fut pas ma déception !
L'histoire raconte le quotidien de la famille Bélier. La fille, Paula, est la seule entendante de la famille et sert d'escla... d'interprète pour ses parents sourds et muets. Elle est, un jour, repérée par le professeur de musique de son école et est encouragée par ce dernier à monter sur Paris pour tenter de gagner le concours Radio France de la plus belle voix.
Tout d'abord parlons des acteurs.
François Damiens, que j'aime d'amour, n'a aucun moyen d'exprimer son talent. Le rôle d'un sourd et muet ne lui correspond pas du tout sachant que tout le comique du mec réside dans sa façon de parler. Nous avons donc un François Damiens effacé, qui a su me faire rire à deux reprises seulement. On est loin du rôle de Markus dans La Délicatesse.
Karin Viard, quant à elle, incarne un personnage tout à fait insupportable. Sa gestuelle exagérée se veut comique mais est, en réalité, ridicule et son caractère m'a tellement tapé sur les nerfs que j'ai cru que j'allais enfoncé ma tête dans le siège de devant pour y hurler toute ma rage.
Je ne parlerais pas du petit frère parce que je n'en ai rien à cirer, tout simplement.
Enfin, passons à l'analyse de notre cher personnage principal.
La fille Bélier, du doux nom de Paula (??????), joué par Louane Emera. "Elle a fait The Voice", me souffle mon amie durant la séance. C'est donc une merveilleuse chanteuse, je ne peux pas le nier, mais en tant qu'actrice elle est... Médiocre ! Tout sonne faux. De plus, son personnage est inintéressant au possible. On attend un pétage de câble vis à vis de la vie qu'elle mène. Une vie d'assistante sociale non payée auprès de ses parents. Le garçon qu'elle aime la prend pour une conne, sa meilleure amie la laisse toute seule pour baiser dans les chiottes du lycée ? Collège ? On ne sait pas. Elle est obligé de se taper le marché tout les weekends pour vendre du fromage, elle s'occupe de la ferme en plus d'aller au collège ? Lycée ? Je n'exagère pas en disant que j'ai stressé toute seule dans mon siège en regardant le quotidien de Paula Bélier. Et Paula Bélier ne réagit pas, ne s'énerve pas. Elle laisse faire, sans jamais se rebeller ou même pleurer. Certains appelleront cela du courage, moi j'appelle cela du vide à la place du cœur et du cerveau.
Eric Elmosnino a contribué à me rendre le sourire un quart de seconde, le temps de sa première apparition. Je ne savais pas qu'il jouait dans ce film et ce fut une agréable surprise. Malheureusement, son talent n'a pas pu sauver tout le film.
Le scénario est prévisible, banal, sans aucun intérêt. J'aurais pu annoncer la fin à mon amie pour que nous quittions la salle et ainsi manger un morceau. Mais le pire reste le piège du cliché de l'adolescent dans lequel le film tombe à pieds joints, tout comme 16 ans ou presque, 15 ans et demi (dans lequel François Damiens joue également. Pourquoi ? Je ne veux pas le savoir), et autre Nos 18 ans. Bref, en général, quand on annonce un âge dans le titre c'est que c'est une daube énorme. Bon sang ! Quand aurons-nous la chance de voir un film avec un semblant de réalisme sur le sujet ? J'ai toujours l'impression que le réalisateur est né adulte en regardant des films de ce genre. La preuve en est avec la scène où la pétasse du film (parce qu'il en faut toujours une) invite des amis à une sauterie chez elle en distribuant des tracts. Qui fait ça ? PERSONNE.
On ne s'attache pas assez aux personnages pour trouver la fin émouvante. Enfin ce n'est que mon avis et il n'était pas du tout partagé par mon voisin de gauche qui pleurait à chaude larme.
L'idée de base du film était plutôt bonne et novatrice, mais elle n'a pas été exploitée correctement. On assiste donc à un navet bourré de clichés, de blagues beaufs (superbe scène du gynéco avec les parents Bélier et Paula qui sert d'interprète) qui saura émouvoir la ménagère de 50 ans. Et je ne comprends toujours pas pourquoi.