Un nouvel exercice de style de Wes Anderson. Sympathique, décalé, efficace, la Famille Tennenbaum nous masse le cœur, et on aime ça.
Scène d’ouverture parfaite, c’est presque une habitude avec Wes Anderson. Une intro surr un instrumental d’Hey Jude c’est forcément complètement génial. L’ensemble est soigné et efficace. Une réalisation posée, qui prend son temps mais sans défauts. Et plus que jamais, chaque scène est géniale. Une mise en scène improbable, des couleurs criardes. Une époque imprécise, un film intemporel.
Royal est un connard notoire mais on l’aime bien quand même. Il est sympathique car il est enfermé dans sa perception des choses ; il ne demande qu’une chose, d’en sortir. Ce vieil homme, ses enfants et sa femme nous plaisent. Le frère tennisman au talent aussi exceptionnel que fulgurant amoureux de sa sœur, auteur partie trop vite, elle-même sortant avec le meilleur ami de son frère, génie drogué. C’est improbable mais qu’importe. Ces personnages sont humains dans leur inhumanité. Leur personnalité est inhumaine, leurs sentiments sont humains, à la perfection.
Le tout est servi par des acteurs parfaits. Ils sont tous parfaitement dans le ton pour jouer des personnages qui semblent sortir du théâtre. Ils forment un ensemble ténébreux et profond qui ressort pour dégager une ambiance unique.
Triste, mélancolique, drôle pourtant, The Royal Tennenbaums est un film génial. Dans sa caricature et son incomplétude, dans son humanité, il est unique. « Nous devrions toujours être un peu improbable » dixit Oscar Wilde. Wes Anderson est improbable. Wes je t’aime.