La Famille Tenenbaum par ghyom
La Famille Tenenbaum est donc le 3è film d'Anderson et le premier où son style s'affirme enfin totalement. Ca y est la caméra est posée, l'image parfaitement centrée, souvent frontale et s'amuse beaucoup de ses zooms et travellings. A ce titre, le prologue du film (soutenu par "Hey Jude" en fond sonore) est somptueux. Dès lors on se dit qu'on va assister à un grand film. Mais ce n'est pas tout à fait le cas. Entendons-nous bien. Ce film est très bon mais l'excellence de ce prologue ne se poursuit pas avec la même intensité.
La Famille Tenenbaum explore donc, comme toujours chez Wes Anderson, les liens familiaux et le rapport à l'enfance. Ici, malgré le nombre de personnages importants (les 5 membres de la famille et l'ami de toujours sans parler des personnages secondaires qui ne le sont pas tant que ça : petits-enfants, fiancé-comptable de la famille, mari-psy de Margot) Wes Anderson s'intéresse particulièrement à la relation conflictuelle entre un père démissionnaire, absent et malhonnête qui réapparait et ses enfants. Les enfants Tanenbaum ne sont pas comme tout le monde. Ce sont des génies. Chacun dans leurs domaines. Ainsi Chas est un génie de la finance, Margot une dramaturge née et Richie un grand joueur de tennis. Malheureusement, le génie s’accommode mal du quotidien et de la médiocrité qui l'entoure. Et c'est adultes et mal dans leurs peaux (paranoïaque pour l'un, suicidaire pour l'autre, dépressive neurasthénique pour la dernière) que nous les retrouvons alors que ce père revient, jeté à la porte de son hôtel puisqu'il ne peut plus régler son loyer.
Si La Famille Tenenbaum n'a pas la poésie La Vie Aquatique, il brille par le contre-pied permanent qu'il prend. Toujours drôle quand le propos est sérieux, toujours sérieux quand le propos est absurde. Ce film me rappelle un peu "Garden State" que ce soit par les thèmes de la réconciliation familiale et du nouveau départ ou par l'équilibre subtil entre dépression et folie douce.