Après les semi-déceptions procurées par « A bord du Darjeeling Limited » et « La vie aquatique », « La famille Tenenbaum » vient de me rappeler pourquoi j’aime Wes Anderson.
Découpée en plusieurs chapitres, l’histoire est délicieusement absurde. Parfois de façon niaise, parfois de façon tragique, la vie de la famille est présentée sans aucune concession.
Les personnages écrits par le réalisateur, assisté d’Owen Wilson, sont tous excellents. Une galerie surpeuplée et absurde comme je les aime : le père sur la voie de la rédemption (Gene Hackman, drôle et émouvant comme jamais), la mère aimante mais difficile à cerner (Anjelica Hudson), et les trois enfants névrosés. Tous trois dotés d’une personnalité forte, ils sont présentés de façon inventive dès les premières minutes du film. Impossible d’oublier de mentionner l’exceptionnel Raleigh St. Clair, psy névrosé interprété par le génial Bill Murray. On est immédiatement sous le charme !
Wes Anderson, dans son tourbillon de couleurs et de décors de maisons de poupées, donne une dimension surnaturelle à son histoire, une sorte de distance entre le spectateur et ses personnages. Accentué par la voix du narrateur, on a vraiment l’impression de retomber en enfance et de se faire raconter une histoire par ses parents.
Néanmoins, tout n’est pas aussi rose que les murs de la maison des Tenenbaum. La tentative de suicide de Richie casse le ravissement instauré précédemment. Avec pour toile de fond la rédemption, « La famille Tenenbaum » questionne sur le temps nécessaire au pardon.
On en ressort cependant heureux. Heureux d’avoir pu partager un petit moment dans la vie de cette famille pas comme les autres.