Avec une remarquable économie de moyens, Ibanez Serrador crée une tension constante tout au long de ce bref téléfilm (1h12). Il manipule avec brio le spectateur en jouant avec les codes du genre: contrairement à ce qu'il nous laisse croire, il n'y a en définitive nul élément fantastique dans cette histoire. On fait disparaître un corps par crémation sans se poser trop de questions, mais ce qui remue sous une couverture se révèle n'être que d'inoffensifs chatons, et la boîte que cache la petite Ana ne recèle rien d'horrible. On se méfie successivement de cette doctoresse un peu trop sûre d'elle, de cette enfant d'un calme étrange, qui ne sourit presque jamais, de cette voisine bigote à la limite de la folie, en ne comprenant qu'à la fin l'origine du mal.