Alors je pense avoir été très bon public car au vue des mauvaises critiques, je me sens un peu seul. Déjà, ce qui est certain, c'est que La femme à la fenêtre bénéficie d'un casting cinq étoiles. Amy Adams, qui campe un personnage complexe et tourmenté, porte ce thriller hitchkockien sur ses épaules. Psychologue agoraphobe et alcoolique, elle passe ses journées à espionner ses voisins à travers ses fenêtres jusqu'au jour où elle assiste à un meurtre... Mais est-ce la réalité ou le fruit d'hallucinations ? Son interprétation de femme à la dérive pèse beaucoup dans la balance, accompagnée de près par Gary Oldman et Julianne Moore qui viennent compléter le tableau. J'avoue que les très maigres partitions de Jennifer Jason Leigh et Anthony Mackie m'ont laissé sur ma faim. Ensuite, ce qui m'a séduit, c'est la palette de couleurs tapageuse utilisée pour dépeindre cet appartement new-yorkais. Joe Wright s'empare du best-seller d'A.J. Finn et réussit à créer un tourbillon visuel assez délirant et inventif. L'appartement, lieu unique de l'action, semble s'articuler comme un Rubik's Cube imprévisible et participe à la création d'une atmosphère parano et étrange, et même si celle-ci n'est pas maitrisée de bout en bout, elle n'en est pas moins originale. Ce qui divise, c'est l'intrigue, passe-partout et faiblarde en twists pour une grande majorité de critiques. Il faut dire que La femme à la fenêtre a également souffert d'une post-production plus que laborieuse, ce qui ne plaide pas vraiment en sa faveur... Pour ma part, je ne l'ai pas ressenti ni perçu comme un ratage complet. Certes, ça manque de finesse et d'impact côté scénario, le dernier acte horrifique et spectaculaire aurait aussi pu être mieux articulé, mais en tant que film Netflix, il se regarde sans se forcer ! Même s'il ne fait figure que d'exercice de style dans la filmographie de Joe Wright, cela reste un très beau rôle dans la carrière d'Amy Adams...