Pour Rick Martin, orphelin, abandonné à lui-même, la musique s'impose très tôt comme une véritable révélation autant qu'une planche de salut. Fasciné par le jazz, il fait un jour la connaissance d'un trompettiste noir, Art Hazzard, qui le prend sous son aile et fait de lui un virtuose...
Voilà! C'est tout ce que raconte La Femme aux chimères. Un biopic fictif inspiré de la vie d'un musicien ayant vraiment existé; à savoir Bix Beiderbecke.
https://www.youtube.com/watch?v=0Ue9igC7flI
Nous sommes face au schéma habituel de la vie d'un artiste interprété par Kirk Douglas ayant connu l'inspiration, la gloire puis la déchéance.
Que dire d'autre à part "Ok c'est sympa"?
En dehors du fait qu'il aurait peut-être été plus sympa de nous raconter directement l'histoire de Bix Beiderbecke plutôt que de la raconter via une biographie imaginaire, le film n'a pas grand-chose pour lui si montrer des patrons bornés se servant des musiciens pour la distraction et ne pas les laisser s'exprimer artistiquement. On peut y voir aussi de la philosophie sur la musique ne devant pas être statique mais devant avoir quelque chose à dire et pas seulement amuser les gens.
Mais en dehors des propos sur la musique, le film reste une biographie imaginaire statique. On nous montre Rick croiser la route de la chanteuse Jo Jordan (Doris Day) s'éprenant de lui; mais il lui préfèrera son amie Amy North (Lauren Bacall), étudiante en psychiatrie.
Grosse erreur car leur mariage sera malheureux. On les voit former un couple colérique tous deux centrés sur leurs petites personnes ne s'intéressant jamais à ce que l'un et l'autre fait.
Chose très dérangeante, le film montre des scènes extrêmement sexistes où Amy devient la source principale de la déchéance de Rick ne l'ayant épousé que par intérêt sans l'aimer; ce qui pousse Rick à devenir alcoolique parce qu'il a choisi la "femme trop ambitieuse" au lieu de la "gentille chanteuse" voulant son bien avant tout et, surtout, l'aimant sincèrement.
"Heureusement", il finit par reconnaître son erreur et choisit la "bonne personne". Sincèrement pas merci.
Mais malgré le fait qu'il ne soit qu'à demi-intéressant, le film ne manque pas de scènes émouvante...
...comme Rick cassant sa trompette en pleurant quand sa carrière est au plus bas ou encore ses retrouvailles pleines d'espoir avec Jo malgré le fait.
Et dernier gros défaut du film, celui-ci n'a aucune notion du Show, don't tell.
En effet, une voix off nous explique sans arrêt le parcours de Rick Martin et les fondus enchaînés qui vont avec. Cette narration, en plus de ruiner l'immersion, semble prendre le spectateur pour un abruti incapable de comprendre ce qui se passe à l'écran alors que des ellipses sans dialogues auraient été bien plus efficaces.
Bref, un film qui se regarde mais n'ayant rien d'exceptionnel.