Lamentable tentative de renouer avec le cinéma français des années 30-40, « La Femme de Gilles » est un drame lourdissime où tout sonne faux quasiment du début à la fin. Excès permanent, situations tournant à vide, psychologie de bazar... Difficile de s'intéresser bien longtemps à ce triangle amoureux ridicule, où le mari se comporte comme un connard 80% du temps, où sa pauvre femme essaye de tout faire pour le garder sans que l'on sache bien pourquoi, et une amante (la soeur de l'épouse en plus : doublement pas bien!) pas fascinante ni complexe pour un sou. On crie, on se déchire, mais aucun liant, aucune folie, aucune passion ne vient se dégager d'un spectacle aussi fatigant qu'irritant. Seule l'ultime scène, étonnamment bien filmée, et l'interprétation de la toujours excellente Emmanuelle Devos viennent apporter un mince rayon de soleil à une œuvre complètement foirée, à l'image du piteux numéro « Gabinesque » de Clovis Cornillac. Rendez-nous Carné!