Simon est un talentueux soliste dans l'orchestre de sa femme mais il est aussi un alcoolique. Inséparable de son étui à violon -comme le symbole de ses angoisses artistiques et existentielles- Simon, au moment où Régis Wargnier entame son portrait, exaspère ses collègues.
Sur l'alcoolisme, Wagnier montre et suggère des choses très justes, très dures: l'insurmontable addiction, la culpabilité, la honte. Et Christophe Malavoy est remarquable dans cette composition tout en détresse et en souffrance, dans son incarnation d'une pathologie à la fois commune et spectaculaire. Le réalisateur associe harmonieusement la psychologie et le drame romanesque, même si, après un début de film fort, et avec l'émergence du personnage de jeanne Birkin dans le rôle de Laura, l'épouse, son sujet flirte désormais avec le pathos.
Le personnage de Laura semble excessif dans sa relation tourmentée et passionnelle avec Simon. Son comportement tire le film vers une forme de "psychologisme" artificiel et complaisant. Les personnages sont moins vrais, moins sincères et paraissent tourner en rond dans une situation qui n'évolue plus guère.