Triangle amoureux.

Au départ, ce film devait être joué par Coluche, Miou-Miou et Patrick Dewaere. Hélas, le suicide de ce dernier a remis le projet en question, et c'est donc Thierry Lhermitte et Isabelle Huppert qui les remplacent, Coluche restant associé au film.

Bertrand Blier n'aime pas trop son film, mais celui-ci reste attachant, et est porteur de ce que le réalisateur montre le plus dans son cinéma : l'amitié masculine. Celle-ci est malmenée par l'arrivée d'une "salope" (c'est elle-même qui le dit) qui va chambouler la forte relation entre les deux hommes.
D’habitude, on traite tout le temps Blier d'être misogyne ; en fait, c'est parce qu'il aimer donner de beaux rôles aux hommes, poussés par les femmes. D'ailleurs, soulignons la justesse de isabelle Huppert qui réussit à rendre ce personnage plutôt sympathique, du fait qu'elle soit volage, et qu'elle ait du mal à avoir une vraie relation entre les personnages de Lhermitte ou Coluche.

D'ailleurs, ce dernier est ici en contre-emploi total, étant plutôt réservé, et je dirais même qu'il précède ce qu'il va faire dans Tchao Pantin, jouant souvent dans l'intériorité et dans ce qui le déchire entre cet amour naissant ou garder son amitié avec son meilleur pote.
Lhermitte est un peu en retrait, il apparait presque comme un personnage secondaire, et est comme un Popeye (Les bronzés) sous Prozac, et on y pense, car tout le film se déroule dans une station de sports d'hiver.

Le film montre simplement que l'amitié est plus forte que l'amour, aussi beau soit-il, et pour une fois, je dois dire que Bertrand Blier a réussi sa fin, qui est très souvent son talon d'Achille, avec un très beau plan final sur Isabelle Huppert, qui se rendra compte qu'elle ne peut pas aimer un de ces types, ni les deux, mais aucun, car ils sont trop proches pour être partagés.