Bon, que dire d'un film qui a probablement les meilleures intentions du monde, qui traite de l'une des plus grandes hontes de l'Humanité du XXe siècle sans se faire traiter de sympathisant d'Hitler si l'œuvre en question ne nous touche pas plus que ça sans placer que vous considérez La Liste de Schindler comme le film le plus émouvant que vous ayez vu sur le sujet?? (Vous avez quatre heures, Rose Bosch est disqualifiée d'office).
Premier bon point, le film de Niki Caro est moins nul que La Rafle, il n'y a pas de bouchère joufflue qui fait des commentaires racistes sur des enfants juifs pour nous expliquer sans la moindre subtilité que la vie a été loin d'être tendre avec ce peuple, à vrai dire, il n'y a pas de fautes de goût dans la caractérisation des personnages et dans leurs interactions, c'est sobre, c'est digne, c'est interprété avec conviction par Jessica Chastain, Daniel Brühl et l'ensemble du casting et c'est probablement une des grandes forces du film.
Mais sa faiblesse, c'est sa mise en scène et l'approche de sa réalisatrice qui est d'un académisme à pleurer, ça ne manque pas d'âme et de cœur, mais ça manque sûrement de tripes pour réellement vibrer pour ces personnages pendant deux heures et c'est dommage parce qu'avec la force et l'intensité d'un Spielberg sur Schindler, La Femme du gardien de zoo aurait pu être beaucoup plus intense et prenant. A défaut, il faudra se contenter d'une œuvre comme si elle avait été réalisée par Tom Hooper ou John Madden, c'est dire l'académisme ici présent.
Bref, un sujet fort, mais La Femme du gardien de zoo est un exemple de plus qu'une grande histoire ne suffit pas à faire un grand film (n'est-ce pas Rose??) mais qu'il s'agit bien évidemment du traitement qui lui est apporté par son réalisateur qui fait la différence!!