Edgar Allan Poe disait que la mort d'une belle femme est incontestablement le plus poétique sujet au monde. On ne peut s'empêcher de penser à cette phrase lorsque l'on regarde La Possédée du Lac, film étrange où un écrivain arrive dans un petit village reculé dans l'espoir de revoir la femme qu'il aime. Malheureusement, il découvrira bien vite que celle-ci est décédée dans des circonstances troublantes et que désormais, son fantôme hante la bourgade au travers d'un brouillard épais.
C'est donc dans cette ambiance mortifère, qui n'est pas sans rappeler sous certains aspects le jeu Silent Hill, que notre héros décidera de mener l'enquête pour tenter d'élucider tout ce mystère, lui donnant l'occasion de rencontrer des personnages inquiétants qui errent dans la ville comme des âmes perdues. L'univers de Poe et de Raymond Chandler se télescopent, dégageant une mélancolie et un cynisme profonds.
Cependant, il faut bien avouer que l'enquête du film est un peu faible, n'offrant que très peu de rebondissements, et c'est donc surtout son atmosphère qui justifie le visionnage, ainsi que la mise en scène léchée du réalisateur Luigi Bazzoni même si elle singe parfois un peu trop celle d'Alfred Hitchcock et de son film Vertigo...