Septième Art et demi
Les Italiens ne sont jamais en reste lorsqu'il s'agit de paraître au sein du monde latin comme les maîtres de la plus folle autodérision. Ils mettent Sophia Loren (la femme) et Marcello Mastroianni (le prêtre) et puis boum : une gentille petite création anticléricale, une négation parfaite de la dévotion pour laquelle on croit les connaître. On pourrait même difficilement pousser l'idée plus loin, étant donné que la première va pousser le second à remettre en question les fondements de sa vocation.
Peut-être l'accent est-il trop mis sur la comédie : on rigole, c'est vrai, et ce n'est pas pour autant une tartine entière de cocasserie, mais il y a des moments où des lignes frappantes quoique non humoristiques auraient suffi, plutôt que de laisser inexpliqués les changements de position des personnages au cœur du récit - celui du prêtre notamment, le plus important.
Toutefois l'ironie est charmante : l'anticléricalisme s'exprime jusque dans les rangs des cardinaux dans un ton semi-moderne et semi-traditionaliste, où l'aspiration d'un prêtre au mariage est confrontée à un sécularisme aussi bien têtu et médiéval chez ses supérieurs que joliment familial chez des protagonistes plus discrets mais tout autant représentatifs de la vraie Italie. Dommage qu'empathie et humour soient surtout là pour faire passer la pilule du sujet sociétal sérieux, parce qu'ils ont une réelle place, plaisante de surcroît.