Yves Boisset a toujours été un réalisateur engagé et militant et La femme flic en est une nouvelle preuve éclatante. Sorti en 1980 , le film raconte l'histoire d'une jeune inspectrice mutée dans le nord de la France qui se retrouve à enquêter sur le meurtre d'une jeune fille ce qui va la conduire à un réseau de prostitution et de pédopornographique.
Seule contre tous (ou presque) cette jeune flic interprétée avec détermination et émotion par Miou-Miou devra faire face à la main mise du pouvoir et de l'argent face à l'exploitation la plus dégueulasse des plus faible. La femme flic est un film tendu et sombre qui flirte parfois avec la noirceur absolu comme lors de cette scène glaçante montrant un vieux monsieur rentrer dans un hôtel avec un petit garçon d'un dizaine d'années. Miou-Miou est formidable dans sa froide quête de justice et dans ses relations pleine de tendresse avec ses jeunes victimes d'abus sexuels et de pouvoirs.
Formidable polar social et politique, le film permet de retrouver de nombreux excellents second rôles du cinéma français comme Jean Pierre Kalfon, Roland Bertin, Jean Roger Milo, Roland Blanche, Nils Arestrup ou Henri Garcin.
La femme flic n'est pas un polar musclé bourré d'action mais plutôt la chronique trop ordinaire de l'horreur institutionnalisé d'une petite ville de province baignant dans la fange d'une affaire de mœurs. Plus important que de flatter le spectateur, *Yves Boisse*t fait une nouvelle fois vibrer les consciences...