Coupable !
Et si la femme s’était enfuie parce qu’un homme était arrivé ? Et si cet homme, c’était moi. Là, à la mi-septembre, je venais de m’introduire dans une voie étroite aux nombreuses ramifications, celle...
Par
le 20 sept. 2020
11 j'aime
2
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Voilà un film qui semble jouir de son propre vide. Il n'y a pas d'intrigue, pas d'enjeu narratif, très peu de travail de composition d'image (on est souvent à la recherche d'un minimalisme froid et, selon moi, horriblement fade), pas de travail sur le langage (enfin, en tout cas, rien qui transparaisse dans la traduction), assez peu de présence de la part des acteurs.
Les personnages macèrent dans un bouillon de néant contagieux, un degré zéro d'existence épuisant. Ils m'ont donné l'impression d'être des plantes ikéa dans des intérieurs de classe moyenne élevée.
Les quelques situations mises en scène sont des dialogues entre femmes qui n'ont à peu près rien à se dire. Il y a très peu d'altérité dans le film : les personnages féminins pourraient être intervertis que ça n'y changerait rien. Elles n'ont d'avis sur rien, elles n'ont pas d'épaisseur et elles traversent le film sans véritables différences de point de vue, si ce n'est sur des questions superficielles.
Tout est de toute façon affreusement superficiel dans ce film. Je n'ai jamais trouvé de réelles présences, de réels volumes dans les films de Hong Sang-soo. Ses plans, ses décors, et surtout ses personnages sont de manière générale assez peu relevés, assez immobiles, terriblement répétitifs. Ce qui fait le charme de certains de ses films, ce sont les incompréhensions entre les personnages, les dialogues loufoques, les tensions et les malaises qui naissent dans les disputes, les séparations, les soirées alcoolisées. Mais ici, il n'y a rien de tout ça, si ce n'est lors d'une courte interaction avec un voisin. Il n'y a, en fait, pas beaucoup de travail visible. C'est assez désarmant et finalement plutôt honteux.
Bien sûr, on pourra toujours écrire des thèses sur les personnages masculins qui sont filmés de dos (mais enfin pas tout le temps), sur l'expressionnisme du vide, sur la nourriture et la boisson chez Hong sang-soo, sur le dialogue d'intérieur qui se nourrit du silence etc
Ce serait oublié que le film, lui, personne ne semble s'être donné la peine de l'écrire. Il traduit avant tout une certaine paresse, un manque d'inventivité et, finalement, un nihilisme cynique assez inoffensif et assez criticable.
Créée
le 29 déc. 2020
Critique lue 182 fois
2 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur La Femme qui s’est enfuie
Et si la femme s’était enfuie parce qu’un homme était arrivé ? Et si cet homme, c’était moi. Là, à la mi-septembre, je venais de m’introduire dans une voie étroite aux nombreuses ramifications, celle...
Par
le 20 sept. 2020
11 j'aime
2
Autour du mont Inwang, Hong Sang-soo chorégraphie la danse éthérée de Gam-hee (Kim Min-hee), rendant visite à 3 de ses amies. Pour portraiturer, sans frénésie, l'épuisement des femmes devant la...
le 30 sept. 2020
6 j'aime
3
On remarque inévitablement, non sans ironie, l'incroyable répétitivité du mécanisme Hong Sang-soo : structures arithmétiques, compositions géométriques, léger zoom, léger dézoom et enfin des...
Par
le 4 oct. 2020
5 j'aime
Du même critique
Plutôt que d’écrire une critique de ce film déjà très commenté, je vais essayer de poser une question qui me taraude depuis des années : que s’est-il passé pour que ce film devienne culte à ce...
Par
le 29 mars 2021
22 j'aime
4
Ce livre peut se lire comme une variation cryptique sur le mythe de la caverne de Platon. Avec un ajout important : les ombres (ou les apparences) que les prisonniers regardent danser sur le mur...
Par
le 6 avr. 2021
19 j'aime
15
Lors des élections présidentielles 2017, le programme de la France insoumise était l’un des rares programmes (pour ne pas dire le seul) à être clairement exposé et longuement développé. C’était l’un...
Par
le 12 déc. 2021
15 j'aime
8