Quand on se lance dans la série des Lady Scorpion, on s'attend avant tout à avoir du cinéma d'exploitation, bien propre au cinéma japonais de années 70. Et pourtant...
Il est clair que la rencontre entre Shun'ya Ito et Meiko Kaji, toujours aussi impliquée dans ses films, s'est faite dans une volonté de proposer un vrai film de cinéma, plus que pour satisfaire un public qui demande de la distraction. Pourtant tout y est. Une prison de femmes, souvent dénudées, la sublime Meiko Kaji et son fameux regard glaçant en tête d'affiche... On devinerait de loin un film destiné à satisfaire les envies de nichons de ces messieurs.
Mais c'est sous une réalisation aux petits soins que se présente en réalité un film des plus subversifs. La prison pour femmes fera office flagrant de l'allégorie d'un japon des années 70 plus patriarcal encore qu'il ne l'est aujourd'hui. Et notre actrice saura prendre (une fois encore) le rôle de la femme forte qui lui est si propre, pour en incarner pendant longtemps le symbole dans son pays. Quant aux sceptiques qui dénonceront la suranalyse d'un film sans ambition, le sang de la vierge déflorée tachant les draps pour créer un rond rouge sur un rectangle blanc saura les convaincre (les idées de mise en scène sont là !)
Ce n'est qu'en voyant la femme scorpion qu'on comprend l'hommage assumé qu'a voulu lui faire Quentin Tarantino dans Kill Bill, non seulement traitant lui aussi de la vengeance d'une femme sur un ancien amour, mais aussi par le choix de faire jouer Meiko Kaji dans l'une des plus belles scènes de son film. Quand à la sublime musique Urami Bushi, pour la première fois interprétée par notre actrice en 1972 pour la femme scorpion, on le réentendra à nouveau dans Kill Bill (si si, dans superbe partie animée par Takeshi Koike, le mec de red line ! Tout est lié putain !)
Un film à voir. Et quand on se dit que le 2 est encore mieux... Bah c'est cool !