On vous plante le décor : Festival Orgies Filmiques, on descend les escaliers pour atteindre une salle perdue en contrebas, on entre... Une odeur de fauves et de renfermé, une salle mal éclairée, et surtout : que des hommes. Bon, la porte a grincé, on est observé, alors on y va, c'est parti pour La Fiancée de Dracula... Et que c'était nul, mais nul ! On n'a pas de mot plus approprié ni élaboré, ce navet est d'une nullité abyssale, qui nous a fait écarquiller les yeux durant sa petite durée qui nous a paru des plombes. On a cru à une mauvaise blague d'ado boutonneux au slip en feu : des poitrines à gogo (qui gigotent, on voit presque le réalisateur dire "Secoue ! Secoue !"), des dialogues qui n'en finissent jamais (que c'est long !), des décors dignes de Tourcoing un dimanche après-midi pluvieux (l'entrée de la grotte, le monastère... Rien ne va), des acteurs qui n'y croient même pas (et on s'ennuie autant qu'eux, on aurait dû prendre un bilboquet comme la bonne sœur, on se serait occupé pendant la séance), une intrigue assez consistante pour durer une minute et demi, et la plus mauvaise version de Dracula, tous films confondus (on le parie d'avance, pour avoir trop souffert de cette séance). Les métaphores lubriques affluent, renforçant cette impression que le film a été écrit et réalisé par des ados en pleine puberté (la bonne sœur qui joue au bilboquet, avec ces gros plans sur son sourire lubrique... Oui, on a compris que c'est un plaisir par procuration de ce qu'elle ne connaîtra jamais... Nul, c'est tellement nul, on en perd nos mots de plus d'une syllabe). Quand on voit la façon dont Jean Rollin filme son Ogresse, toute poitrine sortie et cris bestiaux assortis de châtiments des héros virils, sans jamais vraiment assumer une parenté (lointaine) de pornographie avec son humour macho, on sait que ce Monsieur doit consulter d'urgence. Une pure arnaque.