Aprés le "Il est vivant !", le "Elle est vivante !", bien entendu...

Je n’avais pas beaucoup aimé le premier film, et j’ai cru comprendre que « La Fiancée de Frankensetein » était considéré par certains comme un chef d’œuvre surpassant même l’originale, mais je n’ai pas eu le même sentiment.

L’histoire raconte les événements qui surviennent après le premier film, le monstre a survécu et reparait pour terroriser le village malgré lui. L’étrange Docteur Pretorius souhaite poursuivre l’œuvre de Frankenstein, et créer la vie en la personne de la fiancée du monstre, et non de Frankenstein comme le prétend le titre.

Cela me donne l'occasion de souligner l'incohérence de ce titre, qui laisse entendre que le monstre se nomme Frankenstein, alors qu’il est constamment nommé « Le monstre » dans le film. Ce n’est qu’un détail, puisqu’en réalité il est la création de Frankenstein, et au même titre qu’un fils, il serait légitime qu’il porte son nom, mais tout cela n’est pas évoqué et un éclaircissement sur la question aurait été judicieux.

Dire que le film est mauvais serait injuste. Tout comme dans le premier, il y a du bon et du mauvais. Je commencerais par citer les défauts : les dialogues et certaines scènes font malheureusement terriblement amateur. D’un point de vue global, l’histoire ne convainc pas. Le fait que le film soit du genre fantastique ne l’empêche pas d’être crédible, ce qui n’est pas le cas. Quoi qu’on en dise, en ce qui me concerne, je ne trouve pas les acteurs performants, et certainement pas Boris Karloff. Pire encore, un personnage en particulier me donne l’impression de ne pas avoir sa place dans la production, Minnie, la dame de maison (en fait je n’ai pas vraiment compris ce qu’elle était vraiment), mais le jeu comique de l’actrice et ses grimaces la rendent grotesque et insupportable. Une fois de plus, les décors sonnent terriblement faux. Enfin, on attend tout le long du film l’arrivée de la fiancée annoncée dans le titre et dans l’affiche, mais on ne la voit que deux petites minutes dans la scène finale, ce qui est très décevant, surtout lorsqu’on assiste à la piètre performance d’Elsa Lanchester, dont j’apprécie pourtant particulièrement le jeu dans d’autres films.
Une scène en particulier m’a étonné, mais pas agréablement, je veux parler de la démonstration du Docteur Pretorius qui présente ses créations, de petits individus enfermés dans des bocaux. Franchement, à ce moment-là, le film bascule tout d’un coup dans une parodie ridicule que rien ne saurait justifier. C’est d’une nullité abyssale, en plus d’être absolument inutile. On assiste seulement à un effort de style, et si les effets spéciaux sont en effet très réussis, on se demande bien ce qu’ils font ici…

En ce qui concerne les bons points, j’ai aimé l’ambiance de l’œuvre, que la production a su garder intacte. Certaines scènes m’ont convaincu pour leurs qualités intrinsèques, je pense à la rencontre du monstre et du non-voyant et de l’amitié qui s’installe entre eux. Le film prend ici tout son sens. Dommage qu'elle s'applique aux mêmes thèmes abordés que dans le premier film, car cela nous donne en revanche l’impression que le réalisateur n’avait rien de nouveau à nous raconter. Mais le passage mérite notre attention, l’émotion nous atteint, et cela relève presque du miracle tant le reste du film est buché de maladresse et d’approximation.
Autre scène notable, celle de la rencontre entre le monstre et sa fiancée, qui ne se déroule pas comme prévu. La séquence nous insuffle une profonde empathie envers cette créature alors que le bon sens voudrait qu'on la déteste.
Ces deux seules scènes paraissent touchées par la grâce en comparaison du reste.
Le monstre, aussi, parait plus énergique dans ce deuxième essai, et cela n’est pas seulement dû au fait qu’il apprenne à parler, en cela il devrait nous paraitre plus effrayant, mais ce n’est malheureusement pas le cas. Toutefois, je préfère cette version améliorée de lui.

En conclusion, je dirais que je n’ai pas vraiment aimé le film, qui m’a ennuyé malgré son modeste format. Je le trouve égal au premier, avec l'impression en plus d'une histoire qui se répète. J’ai longtemps hésité à lui donner sa place dans ma liste des chefs d’œuvre, il sera finalement hors catégorie, car je ne me suis intéressé à lui seulement parce qu’il est la suite de « Frankenstein ».