La Fiancée de Frankenstein reprend là où le premier film de 1931 s’était achevé, dans les cendres encore fumantes du moulin incendié. La Créature a survécu, et Whale nous le rappelle par des visuels saisissants

Ce second volet, pourtant, marque un tournant. La Créature n’est plus seulement une aberration de chair ; elle devient un être habité par le désespoir, victime non seulement de la science mais d’un destin tragique, échappant à la simple monstruosité pour s’humaniser. Elle grogne moins et commence à articuler des mots. Ce progrès émotionnel s'illumine lors de sa rencontre avec l'ermite, scène d’une rare beauté, où le monstre découvre l’empathie et la solitude partagée, nous offrant un des moments les plus touchants de l’histoire du cinéma.

Avec La Fiancée de Frankenstein, Whale nous mène de la terreur brute à une compassion inattendue, creusant un sillon tragique et presque romantique, où le monstre devient, paradoxalement, l’âme la plus humaine du film.

cadreum
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le 25 oct. 2024

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