Sur les murs de Carcassonne, Sylvie promène sa silhouette noire et sa mélancolie. Solitaire et mystérieuse, on saura bientôt qu'elle incarne la descendance des Albigeois de jadis, ces chrétiens considérés hérétiques, méprisant la vie (le véritable Enfer) et adorant la Mort, et qui furent exterminés pour cette raison.
Au terme d'une intrigue mêlant le romantisme et le fantastique, la jeune fille qu'interprète Jany Holt aura à choisir entre
l'amour que lui offre un compositeur, le quel voit en Sylvie sa muse, et la fidélité, la soumission, l'hérédité maudite qui la lie aux ténèbres.
Serge de Poligny réalise un drame atypique, sombre...et ennuyeux. Car, en dépit du fond macabre et mystique que constitue la résurgence du dogme albigeois, de l'atmosphère sinistre qu'elle inspire, la mise en scène, maladroite et emphatique, parait peu rompue au genre fantastique. Les personnages sont faibles, affectant une gravité que l'on ne ressent pas, tant le récit manque de relief dramatique et l'imagerie surnaturelle d'invention et de force.