Non, ce film n'est pas féministe, du moins si on considère comme "féministe" la tendance actuelle des mouvements "autorisés" de cette mouvance qui n'ont pas de mots assez fort pour condamner la prostitution alors qu'il la confonde avec le proxénétisme. Or de prostitution, c'est bien de cela que traite ce film avec une intelligence rare et une liberté de ton salutaire. Pour Mary, se prostituer n'est en rien dégradant, c'est un métier lui apportant tantôt des relations enrichissantes (merveilleux épisodes avec Constantin), tantôt une arme contre l'hypocrisie ambiante, car le point de vue du client est aussi évoqué, tout le monde y a plus ou moins recours (question de circonstances, d'occasion) mais quelle différence entre les tartufes qui s'en défendent et ceux qui assument complétement (Constantin encore une fois). Jolie musique et Bernadette Lafont n'a jamais été aussi belle. Un film brillant dont le sujet reste d'actualité (il sera toujours d'actualité). J'ai adoré !