Des sentiments nés dans le nuage de fumée d'un bar quelconque, puis une ivresse banale qui en devient une autre, plus durable et profonde qu'on peut la croire au premier abord. Une linéarité simple qui accompagne une première nuit où deux vies se rencontrent et découvrent qu'elles se plaisent.
La Fièvre d'aimer n'a rien de remarquable, mais à le regarder longtemps sans en attendre de miracles, on finit par s'hypnotiser. Le discret mais polyvalent James Spader y trouve un rôle calme où il peut doucement s'adapter à la nouvelle décennie de cinéma qui vient d'éclore, et Sarandon aura droit à un espace millimétré où développer la personnalité de son personnage. Quant au couple qu'ils forment, ils sont liés par leur fléau : la différence d'âge et de statut.
Mandoki annonce assez clairement que c'est un prétexte et pas un véritable objet d'études, et qu'il ne faudra par conséquent pas s'attendre à une profondeur psychologique dépassant les gentilles attentions de couple ainsi qu'une apparente obsession du duo auteur-scénariste pour le thème du mensonge. Au-delà de ça par contre, il y a de quoi se mettre sous la dent.
Trop propre peut-être, White Palace nous donne ce qu'on en attend mais il sait aussi garder son mystère : avec d'un côté une voyante un peu trop lucide et une famille juive à moitié reniée de l'autre, il fait usage de peu d'ingrédients mais de pas mal de sagesse dans leur agencement. Sans mériter tout à fait l'épithète péjorative de film "facile", il donne en tout cas le sourire.
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