Magistral !
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La "Fièvre dans le Sang", c'est celle, universelle, qui saisit deux jeunes corps adolescents, leur furieuse envie de s'aimer, qui sera contrariée par la bêtise et le puritanisme de l'époque (l'Amérique en crise - on est juste avant le krach de 1929). Le film, intense, finalement bouleversant dans son lyrisme typique du début des années 60, se construit sur la frustration du désir, qui mène au drame, puis sur le retour destructeur à la vie qui continue. Avec "La Fièvre dans le Sang", Elia Kazan dresse donc un réquisitoire d'une terrible cruauté de la rigidité et du matérialisme américains (mais cela a-t-il réellement changé, 40 ans plus tard ?), et ce d'autant plus efficacement que ces deux adolescents déchirés par le désir sexuel éveillent forcément quelques échos dans la mémoire de chacun. De par sa sécheresse, "La Fièvre dans le Sang", qui sait pourtant se laisser aller à quelques moments de mélodrame, impressionne durablement, comme un modèle de cinéma sans concessions. Le meilleur Kazan ? [Critique écrite en 1982 et 2005, et remise en forme en 2017]
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Créée
le 8 sept. 2014
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