La fièvre du samedi soir, est un film court, d' à peine une minute, une vue aérienne de New-York grisâtre des années 70, ses autoroutes, le métro du bronx... La suite, le reste appartient à la légende: des chaussures rouges coiffées d'un froc pattes d'eph noir , le tout promené par la belle gueule de Travolta que l'on découvre sur les notes de Staying Alive des frères Gibb. Le film de John Badham est, dès son ouverture un mythe instantané, l'apogée du disco, courant musical et surtout mouvement social de la jeunesse des années 1970 en quête de liberté et qui voit la piste de dance comme un refuge égalitaire.

Pourtant et même si l'éloignement (temporel) fait que l'on considère aujourd'hui l'œuvre comme un brouillon du non moins mythique "Grease", beaucoup moins abouti (évidemment la déesse Olivia n'est pas là), cette "fièvre" est bien différente, plus sombre que la comédie musicale qui suivra quelques années plus tard.

Bien sûr, les scènes de danse sont centrales, fiévreuses, nous y reviendrons, mais la l'effervescence, plus intérieure est également celle d'une jeunesse désorientée, composée de fils d'immigrés italiens démunis, pour qui les samedis soirs sur le dancefloor sont un moyen d'évasion voire d'élévation sociale. A sa manière, le film rejoue le thème devenu éternel de "La fureur de vivre", à la sauce nouvel Hollywood. Tony (Travolta), symbolise ce mal-être d'une bande de "loulous", machos, un peu racistes, lui même est un mufle, pas très finaud, sa rencontre avec Stéphanie, un peu plus mûre et avec qui il se présentera au concours de danse adoucira un peu son tempérament fougueux.

Mais ce n'est à l'évidence, pas cet aspect dramatique qui permit d'élever "Saturday night fever" au rang de film culte, pas plus qu'une réalisation totalement improbable. Sur ce point, l'objet est foutraque au possible, les mêmes plans sont repris plusieurs fois, sans que visiblement personne n'en soit gêné, d'ailleurs tout le début du film est une répétition de scènes de rues quasi similaires, comme si le monteur et les producteurs en salle de projection s'étaient assoupis lors de la première projo pour enfin se réveiller au bout d'une trentaine de minutes, ou si (et c'est une probabilité à envisager) tous les protagonistes, producteurs compris étaient pas sous psychotropes lors de la conception.

Non, le culte , le mythe ici se trouve dans ces fascinantes scènes de danse, dans le déhanché de Travolta en pantalons serrés à la taille et filmé en pied comme Fred Astaire pour montrer qu'il n'est pas doublé, et dans la Bo mythique (majoritairement) composée par Les Bee Gees et vendue à plus de 40 millions d'exemplaires dans le monde dans le top 10. Le film lui a rapporté 282 millions de dollars au Box office (ce qui équivaut à 1.1 milliard de dollars aujourd'hui et attiré 4.5 millions de spectateurs en France.

Yoshii
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le 10 avr. 2024

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Yoshii

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