Mon coup de cœur de ce début d'année ! J'ai été intéressée, divertie et même fascinée d'un bout à l'autre. C'est le résultat de nombreuses qualités, que je vais brièvement énoncer sans spoiler.
Tout d'abord le film est ludique. La chronologie d'un procès est respecté, le spectateur est en quelque sorte mis à la place d'un juré. Nos convictions sur l'affaire sont changeantes grâce à des protagonistes aux arguments habiles et bien amenés.
Le film n'en est pas moins réaliste : on sent qu'on a affaire à une histoire qui pourrait être réelle (et pour cause, la trame principale est inspirée de faits réels).
L'histoire est prenante du début jusqu’à la fin, le rythme est bon, sans temps mort. On a cette impression d'être sur le fil en permanence, et la musique amplifie ce sentiment d'être à la rupture.
Certaines thématiques intéressantes ressortent : fossé générationnel, puritanisme, etc. Quelques scènes, rares mais réussites, sortent du cadre du procès pour mettre de l'empathie sur le regard des parents.
Un casting parfait, Melissa Guers bien sûr, qui campe avec talent un personnage bien mystérieux. Les deux avocates sont très bien dans leurs rôles, certe elles sont théâtrales mais c'est justement ce que demande leur métier et elles l'assument bien. Les 2 parents ont chacun leurs moments, parfois touchants et toujours crédibles.
Une réalisation sympathique (sans être totalement exceptionnelle), avec quelques plans bien pensés et une dose bienvenue de symbolisme.
A propos de symbolisme (avec spoiler) :
Même si la justice a logiquement tranchée faute de preuve, la fin du film offre tout de même une fin ouverte sur la culpabilité réelle ou non de Lise (choix que je trouve frustrant mais très pertinent, car dans la réalité personne n'en saura jamais plus).
Sauf que, la dernière scène n'est pas du tout anodine. Ce n'est pas banal de montrer Lise se recréer son bracelet électronique, le tout face cachée. Cela doit être interprété ... et selon moi, c'est une traduction symbolique d'un sentiment de culpabilité toujours présent.