Coupable ou non coupable ?
C'est à chaque spectateur ou spectatrice de se faire son opinion. Il ou elle est placé(e) comme un(e) juré(e) n'ayant pas de preuves solides et irréfutables. Que lui reste-t-il ? Des présomptions ! Un coup, elles font apparaître l'accusée comme une coupable incontestable, un autre, comme une innocente tout aussi incontestable.
Et il ne faudra pas tomber dans le piège de la morale machiste dans lequel fonce inconsidérément la procureure. Cette morale qui s'est tellement bien enracinée dans nos esprits, même féminins, qui veut qu'une fille qui explore sa sexualité frénétiquement soit une traînée, alors qu'un garçon qui fait la même chose, ben, il a bien raison.
Non, il faut s'appuyer sur des présomptions factuelles. Il faut essayer de voir si la froideur affichée de la jeune fille, soupçonnée d'avoir assassiné sa meilleure amie, est une grande maîtrise de soi pour mieux faire face au risque de passer plusieurs années derrière les barreaux alors qu'elle est innocente ou alors si c'est l'indifférence d'une coupable, qu'elle ne parvient pas à dissimuler, traduisant une psychopathie, tout en réussissant à faire montre d'un talent pour la manipulation quand la situation l'exige vraiment.
En tous les cas, ce qui est certain, par contre, c'est que dans le rôle de cette impénétrable, Melissa Guers assure totalement, une véritable révélation, et que la mise en scène marque des points par son réalisme prenant.
Bref, à chaque juré(e), pardon, à chaque spectateur ou spectatrice de se faire son propre film des événements et de donner son verdict, pardon, son avis.