(Je ne spoile pas l'histoire du film, mais ce qu'il veut nous dire, oui. Vous êtes prévenu).
La Fille au bracelet débute par un plan séquence d'une arrestation dans le plus grand des calmes sur la plage et reprend 2 ans plus tard avec le procès d'une jeune fille accusée du meurtre de sa meilleure amie.
La mise en scène est très discrète afin de laisser le scénario et son écriture nous plonger dans cette affaire et sa "résolution". On notera tout de même la scène d'intro et la scène finale comme les deux tours de force à l'intérieur d'une mise en scène voulu minimaliste.
Ici, ce qui intéresse Demoustier, c'est la question suivante: qu'est-ce que la vérité ? Où se trouve t-elle lors d'un procès ?
Ce qui rend le film intéressant, c'est qu'il n'y a aucune preuve tangible. Des faits surprenants, oui. Accablant ? Cela dépend de l'avis de chacun. Et c'est ici que le scénario devient brillant. Nous sommes mis, nous spectateurs, à la place des jurés. Devons-nous nous fier exclusivement aux preuves présentées ? Ou bien également à notre ressenti, nos jugements sur les témoignages ect ?
Car nous n'avons que ça pour prendre une décision.
La vérité dans un procès, finalement, on s'en fiche un peu. On peut le voir dans le personnage d'Anais Demoustier qui accable l'accusé sur des jugements de valeurs. Mais a-t-elle tort pour autant ?
On ne le sait pas et on ne le saura jamais (sauf en cas de preuve indiscutable). Tout ce qui compte dans une telle affaire, c'est le verdict. Les témoignages sont importants car ils peuvent orienter les jurés (et donc nous spectateurs). On s'en rend bien compte avec le jeu de Melissa Guers (sûrement la révélation de l'année au passage), de tout les personnages et leurs témoignages.
La vérité, c'est le verdict final, le reste appartient aux acteurs de cette histoire. Mais nous, nous ne sommes que spectateur et la vérité absolue nous restera inconnue.