mon ancêtre est dans ma crypte
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Jess Franco, pour ceux qui ne le connaîtraient pas, est un cas. D'abord parce qu'il a eu une carrière extrêmement prolifique et qu'il a réalisé environ 200 films ! Ensuite parce qu'il déchaîne les passions les plus contraires. En simplifiant un peu, il est pour ses détracteurs l'un des pires réalisateurs de l'histoire du cinéma, et pour ses admirateurs un génie injustement méconnu. La fille de Dracula est un cas exemplaire. Le film a été accueilli en 1972 de manière très négative y compris par les amateurs de fantastique. Pour ne prendre qu'un exemple, particulièrement significatif, voici un extrait de la critique de Dominique Maillet parue dans La revue du cinéma image et son en 1972 : « Si l'on devait couronner celui des réalisateurs qui apparaît le moins doué, le plus anodin, le plus vulgaire, le plus haïssable, il ne fait nul doute qu'il faudrait couronner le dénommé Jess Franco pour le gâchis qu'il ne cesse de prodiguer par son incompétence totale et son mépris certain d'un métier qui ne doit guère lui apporter de satisfaction que, de toutes façons, il n'est pas en droit d'espérer. Pour tout dire, c'est l'un des cinémas les plus ignobles que je connaisse… ». La violence du propos est tout de même assez hallucinante ! Aujourd'hui, un certain nombre de personnes, et non des moindres, considèrent Franco comme un véritable génie et des commentaires forts savants sont faits sur son œuvre. C'est notamment le cas de Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la cinémathèque française (excusez du peu) qui, dans le bonus du Blu-ray/DVD édité par Artus films, n'hésite pas à comparer Franco à Godard et à expliquer que, comme ce dernier le fait avec le cinéma classique, Franco se livre à une véritable déconstruction du cinéma de genre. Il explique d'ailleurs le mauvais accueil du film par son caractère trop avant-gardiste. La cinémathèque française a d'ailleurs consacré une rétrospective à Jess Franco. Essayons de raison garder…
La fille de Dracula n'est pas ce que Jess Franco a fait de mieux, mais ce n'est pas non plus ce qu'il a fait de pire. Le scénario n'a pas grand intérêt et il est manifeste que Franco s'en fiche complètement. L'interprétation est, comme souvent, aléatoire, le film manque de rythme et est un peu ennuyeux mais cela est, semble-t-il, une vertu, pour les admirateurs du Maître, Jean-François Rauger expliquant qu'une des grandes qualités de Franco est de « prendre son temps ». Comme très souvent, le réalisateur use et abuse du zoom. Quant à Howard Vernon, pourtant en tête d'affiche, il n'apparaît que quelques minutes dans le film, ne prononce pas une parole et ne quitte pas son cercueil (il se contente de se dresser lentement pour manifester qu'il n'est pas mort !). Le réalisateur tient un rôle dans le film où, comme le dit Alain Petit, autre grand admirateur du Maître, il « débite des phrases interminables, les yeux dans le vague, pour notre plus grande jubilation, lorsqu'il ne rédige pas, en direct sur un coin de table, les premiers feuillets du script de son prochain film. » Il faut savoir que Franco a tout de même réussi le prodige de tourner neuf films en 1972, ce qui permet de comprendre pourquoi il y a des moments un peu bâclés ! Pourtant, il faut reconnaître qu'il y a quelque chose d'assez fascinant dans tout cela et, parfois, une certaine poésie. Britt Nichols est fort belle, ce qui aide aussi à passer le temps. Enfin, la longue scène d'érotisme lesbien entrecoupée de séquences où Daniel White joue du piano (elle dure presque 10 minutes), le tout filmé par une caméra extrêmement mobile, est tout de même assez étonnante pour ce genre de production.
Créée
le 8 juin 2018
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