Non, la comédie française n'est pas morte !
Je ne connaissais pas ce Antonin Peretjatko, mais quand j'ai lu qu'une des références de ce film était Claude Zidi, il a déjà toute ma sympathie. Car oui, La fille du 14 Juillet ressemble terriblement à un film avec Les charlots, ce même esprit foutraque, à balancer de la vanne au risque de lâcher l'histoire, et il en résulte une immense bouffée d'air dans le cinéma français. En plus d'être drôle, on y parle politique (la crise fait partie de l'histoire), du rapport des jeunes avec le début de leur vie active et d'une critique ouverte sur François Hollande et son prédécesseur.
Je me retrouve complètement dans cet humour débile, où les gags fusent comme des idées de génie (la protection de la porte du Dr Placenta est à ce titre extraordinaire), avec des acteurs quasiment tous inconnus (et je suis désormais amoureux de Vimala Pons), mais ô combien attachants.
De plus, désolé de la gauloiserie, mais comme c'est aussi issu d'un cinéma où les actrices étaient dénudées pour un rien, c'est aussi le cas ici, mais juste de manière gratuite.
La fille du 14 Juillet est le symbole de ces films français qui commencent à se faire pour trois fois rien. Mais qui ont trois fois plus d'inventivité que des films de bourgeois. Oui, les moyens sont limités et ça se voit (je n'imagine pas une salle du Louvre telle qu'on la voit dans le film), mais on s'en fout ; le réalisateur a su utiliser sa caméra avec talent, et il y a une très belle photo estivale.
A ce titre, le début du film, qui reprend les commémorations du 14 Juillet version Sarkozy et Hollande, est un modèle de montage et d'inventivité en créant des bruitages et en accélérant l'image à la manière d'un Benny Hill.
Pour un premier essai, il y a vraiment du talent à suivre, et je doute que certains runnings gags du film (je pense à la guillotine) ne vous laisseront de glace.