1963, premiers balbutiements du giallo qui connaîtra par la suite ses grandes heures avec des réalisateurs comme Dario Argento, Lucio Fulci ou Umberto Lenzi.
Le chef de file du mouvement, Mario Bava, réalise cette année là ce qui est aujourd'hui considéré comme le tout premier film du genre : « La fille qui en savait trop ».
Le titre n'est pas innocent puisqu'il s'inspire directement d'une œuvre d'Hitchcock sortie quelques années plus tôt, et le Maître britannique sera indéniablement une grande source d'inspiration pour tous les auteurs transalpins qui s'engouffreront dans la brèche giallesque.
Cette œuvre fondatrice fait figure de véritable squelette du genre. En effet, on y retrouve une héroïne, jeune et sexy, confrontée à une série de crimes tordus et en proie à des hallucinations relatives à ces crimes.
Bava s'amuse constamment à brouiller les pistes, à jouer sur le réel/l'irréel, à parsemer l'enquête de mystère glauque et utilise habilement les jeux d'ombres et les musiques pour ce faire.
Cependant, l'intrigue n'est au final pas des plus travaillée et le gore propre au genre est quasi inexistant.
Le film souffre également parfois d'un cruel manque de dynamisme, d'une alternance trop marquée de vagues et de creux. La fin est également un peu ratée.
Il en ressort donc une ébauche du style, une sorte de transition entre le thriller classique et un nouveau genre plus malsain, plus étrange et plus sensuel également.
Aujourd'hui désuet donc, ce film conserve tout de même un certain charme.