Besoin d'un coup de main ?
Véritable exercice de provocation, A la fistinère, caméra au poing est un reportage qui vise à faire de la vulgarisation, et à aborder un tabou de la sexualité bien-pensante : le fist. Montré comme une perversion dans les quelques films où on ose l’utiliser (Caligula), c’est une pratique sexuelle extrême essentiellement pratiquée par la communauté homosexuelle (mais pas seulement, car il faut bien mettre un peu de sel dans sa vie de couple). Ici, nous partons donc en visite d’une auberge spécialisée dans cette pratique, et qui s’est développée en affichant fièrement sa réputation. Au fil des interviews, où nous en apprenons plus sur les tenanciers et leur prise de contact avec le monde du fist (sujet qu’ils n’avaient pas creusé auparavant), la caméra cadre peu à peu des détails, insiste sur des bibelots, des objets sexuellement explicites, qui font sourire et qui émaillent peu à peu la bienséance que le documentaire laissait espérer. Sans jamais s’autoriser à filmer une action directe, la caméra cadre au plus près des accessoires, passe le long des slings (couchettes suspendues particulièrement répandues pour la pratique) et filme les gravures de la chapelle Fistine, faisant fi des remous qu’elle provoque. Le documentaire se conclut sur les interviews totalement décomplexées de plusieurs participants, qui nous expliquent alors leur choix de sexualité, leur analyse de la pratique (les tendances légèrement SM, le dépassement de soi, les limites du corps humain…), nous permettant d’avoir un aperçu des caractères qui gravitent dans ce monde méconnu. Le tout avant de nous convier carrément au coeur d’une soirée à la fistinière. Certes cadrée juste comme il faut et floutée pour le pas choquer démesurément. Mais savoir qu’on assiste à du fist sur un morceau de piano accompagné de violons classiques comme il le faut, c’est d’un mauvais goût tellement stylisé qu’il serait vraiment dommage de s’en priver. Un documentaire qui change la vie !