Véritable exercice de provocation, A la fistinère, caméra au poing est un reportage qui vise à faire de la vulgarisation, et à aborder un tabou de la sexualité bien-pensante : le fist. Montré comme une perversion dans les quelques films où on ose l’utiliser (Caligula), c’est une pratique sexuelle extrême essentiellement pratiquée par la communauté homosexuelle (mais pas seulement, car il faut bien mettre un peu de sel dans sa vie de couple). Ici, nous partons donc en visite d’une auberge spécialisée dans cette pratique, et qui s’est développée en affichant fièrement sa réputation. Au fil des interviews, où nous en apprenons plus sur les tenanciers et leur prise de contact avec le monde du fist (sujet qu’ils n’avaient pas creusé auparavant), la caméra cadre peu à peu des détails, insiste sur des bibelots, des objets sexuellement explicites, qui font sourire et qui émaillent peu à peu la bienséance que le documentaire laissait espérer. Sans jamais s’autoriser à filmer une action directe, la caméra cadre au plus près des accessoires, passe le long des slings (couchettes suspendues particulièrement répandues pour la pratique) et filme les gravures de la chapelle Fistine, faisant fi des remous qu’elle provoque. Le documentaire se conclut sur les interviews totalement décomplexées de plusieurs participants, qui nous expliquent alors leur choix de sexualité, leur analyse de la pratique (les tendances légèrement SM, le dépassement de soi, les limites du corps humain…), nous permettant d’avoir un aperçu des caractères qui gravitent dans ce monde méconnu. Le tout avant de nous convier carrément au coeur d’une soirée à la fistinière. Certes cadrée juste comme il faut et floutée pour le pas choquer démesurément. Mais savoir qu’on assiste à du fist sur un morceau de piano accompagné de violons classiques comme il le faut, c’est d’un mauvais goût tellement stylisé qu’il serait vraiment dommage de s’en priver. Un documentaire qui change la vie !
Voracinéphile
6
Écrit par

Créée

le 15 juil. 2014

Critique lue 3.7K fois

7 j'aime

Voracinéphile

Écrit par

Critique lue 3.7K fois

7

D'autres avis sur La Fistinière, caméra au poing

La Fistinière, caméra au poing
AlfredTordu
10

Au poing que ça en devienne culte !

Une excellente comédie familiale souvent hilarante et magistralement interprétée par des comédiens inconnus mais extraordinairement juste et naturels. Le film est foutrement bien réalisé avec de...

le 4 mai 2014

53 j'aime

13

La Fistinière, caméra au poing
Veather
3

Deux battes, mon coeur s'est arrêté.

Ce reportage poignant m'a touché au plus profond de mon être. Voir ces passionnés, unis comme les cinq doigts de la main, approfondir toujours plus leur sujet, ça m'a estomaqué. Sans arrière-pensées,...

le 5 avr. 2015

49 j'aime

23

La Fistinière, caméra au poing
MicheMicka
1

Arrêtons le délire. Plaidoyer pour la Vie.

Voilà un documentaire très pertinent sur notre temps et sur les chemins que nous empruntons en masse : La Fistinière, reportage sur une industrie ludique d'enfilage de bras par le cul, déguisée en...

le 19 oct. 2015

11 j'aime

42

Du même critique

Alien: Romulus
Voracinéphile
5

Le film qui a oublié d'être un film

On y est. Je peux dire que je l'avais attendu, je peux dire que j'avais des espoirs, je l'ai sûrement mérité. Non que je cède au désespoir, mais qu'après un remake comme celui d'Evil Dead, ou une...

le 14 août 2024

172 j'aime

48

2001 : L'Odyssée de l'espace
Voracinéphile
5

The golden void

Il faut être de mauvaise foi pour oser critiquer LE chef d’œuvre de SF de l’histoire du cinéma. Le monument intouchable et immaculé. En l’occurrence, il est vrai que 2001 est intelligent dans sa...

le 15 déc. 2013

102 j'aime

116

Hannibal
Voracinéphile
3

Canine creuse

Ah, rarement une série m’aura refroidi aussi vite, et aussi méchamment (mon seul exemple en tête : Paranoia agent, qui commençait merveilleusement (les 5 premiers épisodes sont parfaits à tous les...

le 1 oct. 2013

70 j'aime

36