Avec La fleur de Buriti, on ne peut qu'être touché par le message de dignité de la communauté krahô au Brésil, peuple indigène spolié et massacré de tous temps. Dans leur nouveau long-métrage, João Salaviza et Renée Nader Messora, les coréalisateurs qui forment un couple dans la vie, ont opté pour une forme hybride (très à la mode en ce moment), à savoir la fiction alimentée par la réalité, que l'on a le droit de trouver moins pertinente que le documentaire pur et dur, et d'une certaine façon presque gênant car s'appuyant sur une émotion quelque peu forcée. Néanmoins, La fleur de Buriti lorsqu'il se fait honnêtement ethnographique et moins revendicateur se révèle passionnant, eu égard à la philosophie de vie de ces autochtones, auxquels les notions de profit et d'exploitation des richesses de la nature sont totalement étrangères. L'aspect politique, en pleine période Bolsonaro, est bien évidemment abordé avec force mais ce n'est paradoxalement pas là que se situe le caractère le plus captivant du film. Depuis le tournage, Lula a été élu président et Sônia Guajajara, que l'on aperçoit en tant que militante dans La fleur de Buriti, est désormais à la tête du ministère des Peuples autochtones. Une grande avancée pour ces Amérindiens du Brésil maltraités et étouffés depuis trop longtemps.