Almodovar réalise le portrait d'une femme entre deux âges traversant une période de crise existentielle qui devrait l'amener à tourner la page.
Sur le fond, le portrait de Leocadia, confrontée à une vie conjugale épisodique et finissante et à une activité professionnelle qui ne la satisfait plus, ne présente guère d'originalité. Histoire d'une déprime au féminin que j'ai l'impression d'avoir vue maintes fois par ailleurs. Je suis resté le plus souvent indifférent au désarroi affectif et à l'habillage psychologique de l'héroïne.
Pour autant, le film n'est pas un drame intégral. Almodovar glisse régulièrement un peu de causticité et diverses situations cocasses (les rapports familiaux de Leocadia par exemple). Certains moments rappellent la comédie de moeurs italienne, sans l'égaler, loin de là. Le principal trait d'ironie s'applique tout au long du film à la profession de Leocadia. Alors que son existence se délite, elle est l'autrice de romans roses à succès, littérature facile et optimiste qui contraste fortement avec ses tourments de toute nature.
Dans le rôle, Marisa Paredes est convaincante. En revanche, le ton du film et ses seconds rôles ni comiques ni ouvertement dramatiques, ne le sont pas. Il est vrai que je suis peu réceptif au cinéma d'Almodovar.