Le temps a passé depuis la grande époque des Very Bad Blagues, et notre duo a grandi. Preuve de l'ampleur qu'ont pris ces deux compères dans le paysage humoristique français, leur ascension continuelle vers des médias toujours plus nobles : depuis la radio vers la télé, en délaissant Youtube au profit des plus jeunes générations, le Palmashow atteint la consécration avec le cinéma et leur premier film.
Fan de la première heure de leur humour bêta mais pas si bête, je fus parmi les pionniers à aller voir l'avant première en leur présence. Après une courte présentation, deux trois blagues à la volée et un stress manifeste, le couple de néo-acteurs nous présente leur bébé, qui se révèle leur ressembler parfaitement.
Très vite, les craintes s'estompent : il n'y a pas photo, le film est bel et bien estampillé "Palmashow", leur patte se fait sentir, à commencer par leurs personnages. Max et Léon sortent clairement de l'animalerie créée par ces 2 humoristes pendant toutes ces années. Fondamentalement gentils, très bêtes mais pas stupides, excessivement maladroits mais chanceux comme pas possible, ils illustrent à merveille le Héros Français dans toute sa splendeur (on pense beaucoup à OSS 117).
Très bon point, la bande annonce fait pour une fois son travail : si elle tease l'élément principal de narration (deux français couards tentant de fuir l'appel de la guerre et les ennuis en général), elle tait la plupart des éléments secondaires, et jusqu'aux ressorts comiques, qui vont se multiplier à l'envie avec plus ou moins de réussite (balance fort favorable dans mon cas).
C'est d'autant plus nécessaire que la trame s'appose en filigrane des 4 années que durera la guerre, mais ne sera jamais linéaire : l'intérêt de cette histoire, c'est de pouvoir créer les situations qui amèneront les sketchs, dans une véritable fuite en avant. Finalement, Max & Léon, c'est la Folle soirée du Palmashow, mais en plus aboutit, avec plus de fluidité entre les sketchs, et but très simple : faire rire les gens.
Ces scènettes plairont assurément aux fans, qui y verront plus d'inventivité que dans les dernières Folles Soirées, mais aussi un liant bienvenu qui permet de développer des personnages qui ne resteront pas pour une fois enfermés dans des cases spécifiques. Quand aux réfractaires, qui n'ont jamais aimé cet humour décalé, retournez voir Kev Adams ou lire Nietzsche, je vous honnis !
Petit point négatif, même pour les fans, il est vrai que certaines longueurs se font parfois sentir, même si cela reste très léger.
La vraie bonne idée, pour moi, est un postulat de départ : mettre les personnages et l'humour déjà connu du Palmashow dans un contexte particulier de la seconde guerre mondiale. Déjà parce que les sketchs sur les résistants étaient parmi les meilleurs, ensuite parce que le coté rétro fonctionne à plein régime en ce moment. Cela permet un choix de visuel jauni et lumineux très désuet qui rappelle fortement Indiana Jones : c'est parfait pour ajouter au dessein épique du film.
La musique presque homérique surenchérit à merveille sur le tout, ce qui donne à la forme à une super reconstitution historique qui parodie à merveille les plus grands films d'aventure dont nous sommes tous fan : c'est peut être ce contexte là, cette rencontre entre deux mondes qu'on connaît et qui nous semblent familiers qui fait toute la force du film. Mais après tout, n'était-ce pas là la réussite des premiers very bad blagues ?
**Conclusion :
Grand fan et agréablement surpris, je ne peut que m'incliner devant cette première réussite.
Là où tant d'autres ont lamentablement échoués, le Palmashow s'inscrit pile dans son temps et choisit la simplicité pour toucher son public : du vrai divertissement **