Mel Brooks est un peu oublié, et c’est bien dommage. Il est un des grands noms de la comédie américaine, mais il fait dans la parodie, comme avec celle de Star Wars, et se montre parfois trop généreux, à vouloir en faire trop.
C’est un peu le problème de ce film, composé de plusieurs segments qui font traverser les époques, avec l’âge de pierre, Moise, la Rome antique, l’Inquisition ou la Révolution française. Tout n’est pas franchement inspiré, à l’image du segment le plus long, qui voit un philosophe comique se louper devant l’Empereur Néron et fuir avec d’autres personnes.
Mais le film se montre bien plus drôle sur d’autres passages, comme celui de l’Inquisition, présenté comme un grand numéro de comédie musicale assez bluffant, et en plus drôle car assez mordant. Torquemada nous avait caché ses talents musicaux. Le passage avec la Révolution française est assez amusant, puisqu’il se moque des puissants, avec le remplacement de Louis XVI par le garçon de pisse. Un scénario classique, mais truffé de bons gags.
Pour l'anecdote, le single It's Good to Be the King que rappe Mel Brooks en rapport avec ce segment a eu son petit succès en France, bien plus qu'aux Etats-Unis. Il s'est vendu à plus de 400 000 exemplaires et a été samplé par Alliance Ethnik. On peut même parfois l'entendre sur Nostalgie.
Les films de Mel Brooks sont surtout connus pour leurs côtés légers, parfois gentillement vulgaires, régulièrement grivois. Et il y en a dans ce film. On retrouve les petits plaisirs de Mel Brooks dans les charmes des Vestales. Mais beaucoup des gags qui fonctionnent le mieux sont quand il se moque du réel, que des liens se créent avec des éléments plus proches de nous. L’agence de chômage antique est probablement le meilleur gag de ce segment. Mais un faux-pas est vite arrivé, comme avec le joint géant.
Le film regroupe quantité de personnes, entre acteurs réguliers des films de Brooks, nouveaux venus et clins d’oeil. Orson Wells fait ainsi la voix off. Mel Brooks occupe la majorité des rôles, avec un aplomb qui lui va bien.
La folle histoire du monde est parfois flamboyant, et d’autres fois gênant. Ce qui est un peu le cas des films de Mel Brooks. Le segment sur la Rome antique peine, probablement parce qu’il est le plus scénarisé, que le rythme des sourires esquissés est trop bas. Il se rattrape heureusement par la suite. C’est une version de l’histoire bien incorrecte, parfois impertinente. Et on ne se moquera jamais assez de l’Histoire.