J'aurais aimé aimer le dernier film de Naomi Kawase, après le beau choc de "Shara", mais je suis resté de marbre devant ce que j'ai perçu comme un parcours cathartique plein de clichés et emprunt d'une solennité artificielle : on souffre, on se roule dans la boue, on regarde vers la cime des arbres à la recherche d'un sens à la vie. Les deux acteurs arrivent à irriter en restant muets, un comble. On passera le temps (interminable) devant cette ballade new age en appréciant l'intelligence de la caméra portée et la belle attention aux sons et aux textures (on aimerait sentir l'odeur, que l'on imagine si riche) de ces sous-bois, et on remarquera que Kawase est beaucoup plus pertinente quand elle observe les embarras quotidiens que quand elle met en scène la dramaturgie du deuil. Quant aux quelques scènes de "pure beauté" comme celle du jardin de thé, notons que Miyazaki fait beaucoup mieux pour exprimer en quelques images la force stupéfiante de la nature et les jeux enivrants des enfants. [Critique écrite en 2007]