Del Toro revient en grande forme dans un mélange réussi de fantastique, de romance, de drame, de thriller avec un soupçon d'érotisme et une poésie noire dont il n'avait plus fait preuve avec autant de brio depuis "Le labyrinthe de Pan".
Marchant dans les traces d'oeuvres diverses comme "La créature du lagon noir" (pour le look de la créature) mais surtout "Starman" de Carpenter pour une romance touchante loin des clichés lourdauds inhérents à ce genre d'exercice, le film déroule l'histoire de deux êtres en marge d'une société en plein essor économique (le film se passe pendant la guerre froide). Gravitant autour de cette romance, le film aborde le racisme (sans lourdeur et en faisant mouche à chaque fois), l'homosexualité, la solitude, le poids d'un monde marchant au succès, sans place pour l'échec, dont même l'horriblement génial salopard du film est victime (Michael Shannon impérial).
Après un sympathiquement rétrograde "Pacific Rim" et un franchement oubliable "Crimson peak", Del Toro retrouve enfin l'efficacité et la poésie de ses bons films. L'année commence en beauté.