Il était une fois une princesse orpheline travaillant comme bonniche dans un château...
Oh, wait...
Il était une fois une orpheline, travaillant comme femme de ménage dans un laboratoire de recherche.
Trêve de plaisanteries.
La Forme de l'eau nous est présenté dès le générique comme un conte de fées, reprend un bon nombre d'archétypes des contes de fées et... oh, bizarre, est un conte de fées. Bah, oui, c'est comme le canard : si ça ressemble à un canard, que ça nage comme un canard, que ça fait coin-coin... etc... etc...
Bien entendu, l'histoire se passe au temps de la guerre froide, dans une Amérique très stéréotypée (comme l'est le Moyen-Age dans les contes de fées). Mais cette histoire n'a rien de réaliste. Elle est un conte au sens strict du terme. Un conte qui parle au coeur et aux tripes. Un conte au centre duquel l'élément aquatique est essentiel. Ah, l'eau ! L'eau essentielle. L'eau omniprésente. L'eau de laquelle viennent le prince, mais aussi la princesse-Cendrillon. L'eau, monde du silence. Silence reliant les protagonistes de la romance. L'eau des larmes qui coulaient sur mes joues - et pas que sur les miennes - à la vision du film.
Je ne cherche pas à défendre les "invraisemblances" du film, les personnages caricaturaux (le méchant "roi" très méchant, les amis "exclus" de l'héroïne, le sauvetage "impossible" etc...). Je dis juste que ce film est un conte, au même titre que Cendrillon, Blanche-Neige, ou la Petite Sirène. Et que ce conte a réussi, pour moi, ce qui est important dans un conte.
Faire rire. Faire peur. Faire pleurer.
Et, surtout, émerveiller.