On nous offre dans une mise en abyme somptueuse un étonnant patchwork de films de genre. Eliza, qui semble sortie d'un film muet de Chaplin, rencontre la créature du lac noir : une soirée que pourrait programmer le cinéma au dessus duquel se situe l'essentiel de l'histoire.
La nostalgie n'est pas juste un produit d'appel, c'est le décor d'une Amérique du Nord foisonnante qui se vautre dans le mercantilisme et perd un peu de sa magie en poursuivant un idéal scientifique, poussée par la concurrence avec l'URSS.
C'est un conte, truffé de références, parfois trop, avec donc des personnages caricaturaux, mais qui partagent un forme de solitude, même le "grand méchant" avec sa famille parfaite digne d'une pub Ricoré.
C'est aussi une réflexion sur l'idée de Dieu, sur notre réalisme qui est parfois un cynisme, notre anthropocentrisme, notre propension à détruire ce qu'on ne comprend pas/ce qui nous est étranger, avant de songer à communiquer, tout simplement.
C'est un film qui ne va jamais où on l'attend, qui décroche des réactions : gêne, rire ("lucky you !") dégoût... jamais d'ennui, un véritable divertissement, qui vous laisse en sortant avec plein d'interrogations.
Par contre, j'ai trouvé la musique tellement trop "Amélie Poulain" avec ses ritournelles écœurantes, horrible.
Bref, un film attachant, réussi et magistralement filmé.